À l’occasion de la troisième commémoration de l’explosion du 4 août au port de Beyrouth, des sénateurs et des membres du Congrès américain ont réitéré leurs appels à l’administration du président américain Joe Biden afin qu’elle adopte une approche plus ferme concernant la crise libanaise, en imposant des sanctions aux membres de la classe dirigeante qui bloquent l’élection présidentielle, y compris le président du Parlement Nabih Berry.

Ces appels ont été lancés dans deux lettres distinctes, l’une envoyée par les membres du Congrès Darrel Issa, Darrin LaHoud et Max Miller au Secrétaire d’État américain Anthony Blinken, et l’autre par James Risch, membre de la commission des Affaires étrangères du Sénat, au président Biden.

" Comme vous le savez, ce vendredi 4 août 2023 marque le troisième anniversaire de l’explosion tragique et historique au Port de Beyrouth. L’effondrement économique et humanitaire du pays, qui est apparu plus clairement après l’explosion, a laissé plus des trois quarts de la population dans la pauvreté, et le processus judiciaire est toujours au point mort ", indique la déclaration des membres du Congrès.

Ils ont souligné que si le Parlement continue de ne pas respecter la Constitution en provoquant un défaut de quorum et empêchant la tenue de plusieurs tours de scrutin pour l’élection d’un président, les États-Unis devraient prendre des mesures sérieuses à ce sujet.

" Il est temps de prendre de telles mesures. Nous vous demandons donc d’envisager sérieusement d’imposer des sanctions ciblées, y compris le gel de tous les avoirs en dollars, à ceux qui bloquent systématiquement le processus électoral, notamment le président du Parlement libanais, Nabih Berry, parmi d’autres ", ajoutent les membres du Congrès.

La lettre de la commission des Affaires étrangères du Sénat a également critiqué l’approche des États-Unis à l’égard du Liban.

" Nous devons jouer un rôle plus affirmé dans le façonnement de la trajectoire du Liban, ou risquer de perdre complètement le Liban, qui deviendra un État client de l’Iran ", selon la lettre, qui ajoute : " Les États-Unis doivent renforcer les sanctions à l’encontre des responsables libanais corrompus, quel que soit leur appartenance confessionnelle. "

La commission a également souligné l’absence de reddition de comptes, notamment concernant l’explosion du 4 Août, l’assassinat de Lokman Slim (opposant du Hezbollah) et des casques bleus irlandais de la FINUL, parmi d’autres crimes.

" La reddition des comptes a été trop lente et elle a été retardée par l’intimidation. Le Liban ne peut pas se permettre d’attendre 15 ans pour cette reddition des comptes et les États-Unis doivent en faire un pilier prioritaire de leur politique libanaise ", selon la lettre.