Entre autres sujets à l’ordre du jour de la réunion du gouvernement d’expédition des affaires courantes qui s’est ouverte jeudi à 16h 30, au Sérail, sous la présidence du Premier ministre sortant, Najib Mikati, et en présence de 17 ministres seulement, le sort de l’année scolaire dans le secteur public et le financement d’un certain nombre de services fondamentaux.

Le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi, avait récemment souligné que l’année scolaire serait compromise au cas où les fonds nécessaires pour la financer ne seraient pas assurés. Si M. Halabi a essayé d’être rassurant en indiquant que les 150 millions de dollars requis peuvent l’être, son collègue des Finances, Youssef Khalil, l’a été moins.

À la réponse de savoir comment cette somme peut être assurée, M. Khalil a répondu de manière évasive : "Grâce à notre travail et aux dons".

Cependant, le secteur de l’Éducation n’est pas le seul à poser problème, puisque l’ensemble des ministères dits de services souffrent d’un manque cruel de fonds.

Le ministre sortant des Travaux publics, Ali Hamiyé, a ainsi annoncé devant les journalistes, en marge du Conseil des ministres que son département ne pourra pas dégager les caniveaux avant l’hiver, faute de fonds. Dans le même temps, son collègue des Télécoms, Johnny Corm, soulignait que le ministère de la Santé a besoin chaque mois de 35 millions de dollars pour financer des dépenses urgentes, dont l’achat de médicaments pour les maladies chroniques. Interrogé au sujet des fonds qui doivent également être alloués à titre mensuel aux Télécoms, il a soupiré : " Dieu nous aidera ".

Face à ces multiples crises que complique la décision de la Banque du Liban de ne pas puiser dans ses réserves obligatoires pour financer les dépenses courantes d’un État réfractaire aux réformes, le ministre sortant de la Culture, Mohammad Mortada, a une autre priorité : durcir les sanctions pénales contre la communauté LGBTQ et ceux qui la défendent au motif qu’"il faut protéger les valeurs de la société".

Reste à voir comment le Conseil des ministres va réagir au projet de loi qu’il compte lui soumettre dans ce sens pour approbation. Se trouvera-t-il un ministre pour lui faire remarquer qu’il ferait mieux de partir en guerre, à titre d’exemple, contre le trafic de Captagon, et de mobiliser ses collègues dans ce sens si "les valeurs" de la société lui tiennent tellement à cœur ?