Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a mis l’accent jeudi sur "l’attachement du Liban à son identité arabe" qui, selon lui, assure au pays "une protection contre les dangers qui le guettent".

"Je vais vous communiquer trois sujets qui constituent pour le Liban une source d’inquiétude", a-t-il ajouté dans une allocution prononcée dans le cadre des travaux du sommet de la Ligue arabe tenus, jeudi, à Bahreïn. Il s’agit de "l’escalade sur le front sud" (ouvert par le Hezbollah, au lendemain du début de la guerre à Gaza, en soutien au Hamas) qui est, selon lui, "le résultat des attaques israéliennes continues contre le Liban", l’État hébreu persistant à "violer la souveraineté du Liban, ainsi que les dispositions de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies". Il a précisé, à cet égard, qu’Israël a violé 35.000 fois ladite résolution, depuis son adoption en 2006.

M. Mikati a réitéré "l’attachement du Liban aux résolutions internationales" et appelé la communauté internationale à "exercer une pression sur Israël pour qu’il se retire des territoires libanais qu’il occupe, cesse ses violations et ses attaques terrestres, aériennes et maritimes contre le Liban et applique pleinement la résolution 1701". Cela devrait être accompagné de garanties internationales, a-t-il noté.

Le deuxième sujet concerne "le dossier des migrants syriens dont le nombre augmente considérablement au Liban". Ce qui constitue un fardeau supplémentaire qui vient s’ajouter aux crises sociales et économiques qui sévissent dans le pays du Cèdre, alors que "ses ressources sont limitées".

Le Premier ministre sortant a ainsi appelé à "réactiver le Groupe de contact de la Ligue des États arabes au sujet de la Syrie, ce qui permettra de parvenir à une vision arabe unifiée et à élaborer un mécanisme de financement pour assurer les ressources nécessaires susceptibles de faciliter et d’accélérer le retour des migrants syriens dans leur pays". "Nous soulignons la disposition du Liban à coopérer pleinement, notamment avec les pays voisins arabes et européens, afin de régler cette crise (…) en assurant le retour des Syriens dans les villes et les villages sûrs de leur pays et en leur y procurant les aides nécessaires", a-t-il martelé.

Et M. Mikati d’affirmer que le principal problème reste la vacance présidentielle qui dure depuis plus de 18 mois. "Les Libanais misent sur le rôle efficace des pays arabes, notamment ceux du Quintette (l’Égypte, le Qatar et l’Arabie saoudite, au côté des États-Unis et de la France, NDLR), pour aider les forces politiques libanaises" à élire un président. M. Mikati a souligné la nécessité du "dialogue, indispensable pour rétablir la stabilité et lancer le chantier des réformes et du redressement" économique.

"Le Liban compte sur les pays arabes pour le soutenir, et l’aider à sortir de sa crise et à le mettre sur la voie de la prospérité et du progrès économique", a conclu M. Mikati.