Le ministre sortant des Affaires étrangères, Abdallah Bou Habib, a condamné jeudi "la destruction délibérée des infrastructures civiles" à Gaza par les forces israéliennes, ajoutant qu’il s’agissait d’une "atteinte à tous les principes de l’humanité et aux droits de l’homme, en plus d’une violation flagrante du droit international".

M. Bou Habib a tenu ces propos lors de la session extraordinaire des ministres des Affaires étrangères arabes au Caire. Cette session avait pour objectif de discuter des moyens de mettre fin à l’agression israélienne à Gaza.

Il a exprimé "la solidarité inébranlable du Liban avec nos frères et sœurs palestiniens à Gaza". Dans ce contexte, il a appelé "toutes les organisations humanitaires et internationales et tous les pays à garantir la livraison des aides humanitaires aux habitants qui subissent des tirs et un blocus".

M. Bou Habib a également affirmé que "ces opérations, cette escalade et cette guerre ne feraient que renforcer la complexité de la situation dans les territoires palestiniens occupés". "Les événements dont nous sommes témoins aujourd’hui portent en eux des implications graves pouvant déstabiliser l’ensemble de la région, nous poussant vers un précipice d’où le retour pourrait s’avérer impossible", a-t-il ajouté.

Le ministre des Affaires étrangères a par ailleurs insisté sur le fait que "le Liban n’a jamais souhaité la guerre et cherche toujours une solution". "La solution juste, durable et globale a toujours été claire", a-t-il indiqué, mettant en avant l’Initiative arabe pour la paix, qui s’est tenue à Beyrouth en 2002. Les pays arabes avaient appelé à l’époque à "la solution à deux États et à l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem pour capitale". "Nous ne devons pas nous éloigner de cette voie", a recommandé M. Bou Habib.

Il a également indiqué que "nous sommes appelés aujourd’hui, plus que jamais, à suivre la voie de la rationalité et à privilégier la logique politique pour éviter une guerre régionale aux résultats imprévisibles, qui aurait des conséquences coûteuses et graves".

Il a enfin estimé qu’il était de "notre responsabilité morale et de notre devoir de faire pression sur Israël, par le biais de quiconque en serait capable, ou encore des sages de ce monde et de la communauté internationale, pour mettre fin à la machine de guerre". Il faut "appeler à intensifier les efforts pour prévenir toute escalade supplémentaire, mettre fin à l’usage excessif de la force et lever le siège, en plus de garantir la livraison des aides humanitaires aux habitants assiégés de Gaza".