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La communauté internationale, et en premier lieu les États-Unis, la France, l’Allemagne et les Nations unies, n’a reçu aucune réponse concernant les conseils prodigués au Premier ministre sortant, Najib Mikati, pour ne pas impliquer le Liban dans le conflit entre Israël et le Hamas. Mais tout le monde a entendu la réponse: la décision n’est pas entre les mains du gouvernement, mais plutôt celles du Hezbollah qui ne divulgue aucun détail quant à ses intentions.

Des sources diplomatiques ont révélé que les Français ont directement contacté le Hezbollah pour lui signifier clairement les conséquences désastreuses d’une implication dans le conflit, tant sur le plan politique que militaire, économique et social, et surtout en termes de pertes humaines et de destruction pour le Liban. Selon les mêmes sources, l’Occident et les Nations unies craignent que certaines réactions n’affectent les forces internationales déployées au sud du Litani, en particulier les unités et les individus affiliés à des pays qui soutiennent sans réserve Israël, notamment la France et l’Allemagne. À cet escient, le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, a contacté son homologue libanais, Maurice Slim, pour demander la protection des forces internationales et prévenir toute atteinte à leur intégrité.

Ces sources diplomatiques ont également révélé que les contacts avec M.Mikati ont exposé de manière claire les conséquences catastrophiques que le Liban devrait affronter en cas d’implication totale du Hezbollah dans le conflit. Partant, la préoccupation primordiale réside dans le fait que le Liban risquerait de se retrouver sans aucun soutien au sein des pays arabes ni dans le monde occidental, aussi bien pendant qu’après le conflit, notamment en ce qui concerne la reconstruction du pays. Par ailleurs, toutes ces parties tiendraient le gouvernement libanais pour responsable de la situation, car, en vertu du droit international, il est seul responsable de la souveraineté et de la sécurité de ses frontières. Or, il n’a pris aucune mesure sérieuse en ce sens. En effet, selon ces mêmes sources, il ne suffit pas que l’armée libanaise trouve les sites de lancement de roquettes après leur utilisation par les factions palestiniennes. Il faudrait plutôt et surtout empêcher celles-ci de les utiliser en premier lieu.

Selon ces sources, pour l’heure, la démarche minimale requise est la publication d’une déclaration du gouvernement libanais affirmant clairement que le pouvoir au Liban refuse de s’engager dans le conflit en cours et appelant toutes les parties concernées à s’abstenir d’utiliser le territoire libanais à des fins militaires. Cette déclaration devrait également s’accompagner d’engagements concrets sur le terrain pour convaincre les communautés arabe et internationale de la détermination du gouvernement libanais à éviter de s’embourber davantage et à se défaire de l’étiquette de l’indifférence.