Le patriarche maronite, Béchara Raï, a souligné qu’il est "honteux d’évoquer la possibilité de ‘faire tomber’ le commandant en chef de l’armée au moment le plus crucial de l’histoire du Liban". Il a également estimé que de tels propos "portent atteinte à la détermination de l’institution militaire, source de confiance et de stabilité pour les citoyens, et qui a besoin de davantage de soutien".

On rappelle que le commandant de l’armée, le général Joseph Aoun, doit partir à la retraite le 10 janvier prochain. Les forces politiques ne sont pas d’accord sur la meilleure façon de procéder pour éviter une vacance à la tête de la Troupe.

Dans son homélie du dimanche à Bkerké, le patriarche Raï a déclaré qu’il est "essentiel d’élire un président de la République" alors qu’une deuxième année de vacance présidentielle débute, "une vacance qui semble intentionnelle pour permettre la poursuite du clientélisme dans l’administration de l’État".

"Il est essentiel de protéger les institutions" plutôt que de procéder à des querelles de palais mesquines, selon lui.

Le patriarche a aussi exprimé sa solidarité avec Gaza "où une guerre dévastatrice et génocidaire est menée par la force des bombes", soulignant qu’il est temps de donner leurs droits aux Palestiniens et d’établir la paix au moyen de négociations pour la création de deux États.

"Tous ceux que nous avons rencontrés à Rome ont exprimé leur crainte que la guerre ne se propage au Liban", a expliqué le patriarche maronite. Il a aussi indiqué avoir discuté avec la première ministre italienne, Giorgia Meloni, de la question du retour des réfugiés syriens dans leur pays ainsi que le nécessité de mettre fin aux hostilités à Gaza.