Dans une lettre ouverte adressée aux dirigeants du monde, le Liban les a implorés de mettre fin aux massacres à Gaza et de "tracer un chemin vers la paix, en accordant aux Palestiniens les droits fondamentaux et la dignité humaine". "La violence et la destruction ne font que semer les graines d’une violence accrue. Le monde peut trouver une solution équitable au problème palestinien. Il est temps de répondre à l’appel à l’empathie et à la raison", a-t-il ajouté.

Dans un communiqué publié mardi, le secrétariat général du Conseil des ministres libanais a précisé que la lettre ouverte avait été publiée, sur la base de la proposition du vice-Premier ministre sortant, Saadé Chami, et après avoir été examinée par les ministres et approuvée par le Premier ministre sortant, Najib Mikati.

La lettre est intitulée "Un appel urgent à l’humanité: la mort déchirante de l’innocence".

En voici le texte:

"Dans un monde en proie à l’indifférence, nous sommes témoins de massacres et d’un nettoyage ethnique en Palestine d’une ampleur sans précédent à notre époque moderne. Le silence inquiétant des parties influentes est assourdissant. Comment résumer l’horreur et la sauvagerie infligées à des civils innocents? Nous devons nous demander s’il existe ne serait-ce qu’une trace d’humanité dans ce monde. Les images intenses émanant de Gaza constituent un assaut angoissant contre l’esprit humain. Pourtant, les pays et les dirigeants choisissent de détourner le regard, comme si ces horreurs n’étaient que de simples mirages.

Les enfants, symboles de pureté et d’innocence, ont été massacrés sans pitié, et d’innombrables vies innocentes ont connu un sort horrible avec une cruauté qui défie toute croyance. La perte d’une seule vie innocente, quelle qu’elle soit, devrait déclencher un tollé puissant. Pourtant, les massacres incessants à Gaza ne suscitent pas la condamnation véhémente qu’exigent à juste titre de telles actions barbares. Malgré cette brutalité déchirante, le monde reste inexplicablement silencieux. Ces enfants ne sont pas les victimes de leurs actes; ce sont des êtres innocents dont la seule faute est d’être nés en Palestine.

Les nations défendent depuis longtemps la cause des droits de l’homme. Mais la violation de ces droits et des valeurs humaines universelles à laquelle nous assistons est flagrante. Le double standard affiché est une gifle à la moralité et à la dignité humaine. Mais alors que l’humanité elle-même est au bord de l’extinction, ces atrocités suscitent l’apathie.

Le monde a le devoir solennel de protéger ces enfants et ces âmes innocentes. De nombreux dirigeants mondiaux bordent leurs enfants et petits-enfants chaque nuit pour garantir leur sommeil paisible. Mais les images obsédantes provenant de Gaza, où la vie des enfants est systématiquement éteinte, ne devraient-elles pas susciter un sentiment d’empathie dans leur cœur et éveiller une conscience morale dans leur esprit? Comment peuvent-ils trouver du réconfort dans leur sommeil alors qu’ils possèdent le pouvoir de mettre fin à ces massacres, mais qu’ils choisissent de ne pas l’exercer? Gaza, autrefois décrite comme une prison à ciel ouvert, est désormais transformée en un cimetière à ciel ouvert; un témoignage effrayant de l’abîme de cruauté dans lequel l’humanité est descendue.

Quels mots pouvons-nous offrir aux mères qui témoignent de la façon la plus horrible dont leurs enfants ont été déchirés? Quel réconfort y a-t-il pour les enfants et les nourrissons qui ont perdu leur mère, ou pire, leurs deux parents, et qui doivent naviguer dans les eaux dangereuses de la vie sans aucune bouée de sauvetage? Les meurtres aveugles de centaines de personnes dans un camp de réfugiés, dans un hôpital ou dans des écoles constituent un affront à la conscience collective de notre monde.

Nous implorons les dirigeants du monde de mettre fin à ces massacres et de tracer une voie vers la paix, en accordant aux Palestiniens les droits fondamentaux et la dignité humaine. La violence et la destruction ne font que semer les graines d’une violence accrue. Le monde peut trouver une solution équitable au problème palestinien. Il est temps de répondre à l’appel à l’empathie et à la raison".