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Des messages continuent d’affluer à Beyrouth, notamment de la part d’Américains et d’Européens, dans une tentative de maintenir le Liban à l’abri d’un conflit généralisé. Cependant, ces derniers sont conscients que la décision n’appartient pas au gouvernement libanais et l’exhortent à transmettre ces messages au Hezbollah. Depuis le début de l’opération "Déluge d’Al-Aqsa", le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a envoyé plusieurs messages au Hezbollah, tous axés sur la nécessité de prévenir une escalade du conflit.

Ni Mikati ni d’autres responsables n’ont reçu de réponse directe du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, garantissant de ne pas déclencher une guerre totale. Les réponses indiquent simplement que le message a été reçu. Cependant, M. Mikati et d’autres ont décelé une prudence dans les propos tenus par Hassan Nasrallah lors de ces deux derniers discours. Le Premier ministre par intérim a relayé cette atmosphère aux Américains et aux Européens, les exhortant à exercer davantage de pression sur les Israéliens pour éviter toute réaction du Hezbollah pouvant entraîner le pays dans une guerre majeure.

Selon les informations recueillies, la réponse transmise aux responsables libanais du côté israélien est la même que celle diffusée dans les médias. Les Israéliens attribuent au Hezbollah la responsabilité de toute escalade, menaçant le Liban de destruction totale et mettant le gouvernement libanais en première ligne de responsabilité dans cette affaire, ignorant l’incapacité officielle libanaise à contrôler les opérations militaires. De nombreux diplomates ont informé la partie libanaise qu’ils comprennent la position israélienne.

Des diplomates occidentaux affirment que, lorsqu’il évoque l’approche rationnelle du Hezbollah, Najib Mikati cherche à transmettre deux messages. Le premier est destiné aux États-Unis et aux pays soutenant Israël, les informant que le Hezbollah ne franchira pas certaines limites dans l’escalade et que le Premier ministre a joué un rôle à ce niveau-là. Le second message, que Mikati considère comme une reconnaissance positive du mouvement pro-iranien, est adressé au Hezbollah, impliquant qu’il devrait y avoir des concessions politiques mutuelles, certaines relevant de M. Mikati et d’autres du Hezbollah.

Ces diplomates soulignent que Najib Mikati, à travers ses tractations avec le Hezbollah, cherche à gagner la sympathie des nations arabes et occidentales influentes. Cette démarche intervient alors qu’il serait sur le point de devenir une figure clé dans le prochain gouvernement, avec l’élection d’un nouveau président et l’instauration d’une nouvelle dynamique politique dans laquelle il jouerait un rôle central dans les négociations avec le Hezbollah pour parvenir à un accord qui régirait la situation, au Liban et particulièrement dans le sud du pays.