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C’est aux portes de la guerre et à la lumière d’une situation désastreuse dans tous les secteurs (économique, social, politique, institutionnel…) que le pays du Cèdre célèbre les 80 ans de son indépendance vis-à-vis de la France. Pour la fête nationale libanaise, Paris a notamment adressé des messages de soutien au Liban.

En ce 22 novembre 2023, le Liban fête les 80 ans de son indépendance vis-à-vis du protectorat français, établi au sortir de la Première Guerre mondiale et du démembrement de l’Empire ottoman. Sur son compte X (anciennement Twitter), la diplomatie française a relayé un message de soutien et d’engagement envers le Liban. "Forts de nos liens historiques, la France œuvre plus que jamais à la stabilité du pays du Cèdre et reste mobilisée auprès des Libanais."

Toujours sur une note diplomatique, l’ambassadeur de France au Liban, Hervé Magro, a lui aussi écrit un message sur X. "Chers amis libanais, à l’occasion des 80 ans de l’indépendance du Liban, tous mes vœux pour un pays uni, ouvert et souverain face aux défis auxquels il est confronté." Le locataire de la Résidence des Pins a également rappelé aux Libanais que "l’engagement de la France à vos côtés est, et restera constant, sur la base des liens historiques profonds entre nos deux pays".

"Au 80e anniversaire de son indépendance, le Liban est menacé dans sa souveraineté, son État de droit et l’indépendance de sa justice. Il reste, néanmoins, un exemple de vivre ensemble et de liberté dans un Orient où ces valeurs ont du mal à s’exprimer", écrit, de son côté, le Comité de coordination libano-français (CCLF, réunissant plusieurs associations*) dans un post sur les réseaux sociaux.

80 ans et la guerre aux portes

Ce 80e anniversaire intervient toutefois dans un contexte particulier, délicat, où le pays du Cèdre est plus que jamais à l’agonie dans tous les domaines (politique, social, économique, institutionnel…) et maintenant belliqueux. La guerre entre Israël et le Hamas – déclenchée à la suite des attaques meurtrières du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre en territoire israélien – déborde au sud du Liban. Les affrontements entre le Hezbollah et l’armée israélienne restent pour le moment concentrés dans le sud du pays.

L’envoyé spécial du président français Emmanuel Macron au Liban, Jean-Yves Le Drian, s’est dit mercredi "très préoccupé par la situation libanaise". "La guerre est aux portes du Liban. Il n’y a pas de président de la République. Il n’y a pas de Premier ministre puisqu’il ne fait que gérer les affaires courantes. Le gouvernement ne se réunit pas. L’Assemblée ne se réunit pas et ce pays est au bord de la guerre", a-t-il déclaré au micro de nos confrères de Franceinfo.

"Il faut que les responsables libanais dépassent leurs rivalités et se mettent d’accord pour qu’il y ait un système institutionnel qui fonctionne. Qui commande le Liban? Personne. Il est urgent que les Libanais prennent conscience qu’il en va de la vitalité de leur propre État. Je ne comprends pas cette passivité et le sens de la responsabilité doit revenir auprès des principaux responsables du Liban", a-t-il ajouté.

L’ancien ministre français de la Défense et des Affaires étrangères a enfin annoncé se rendre "très prochainement" au Liban, à la demande du président Emmanuel Macron.

* Le CCLF regroupe les associations suivantes: le Collectif libanais de France (CLF); la Diaspora libanaise Overseas (DLO); le Forum libanais en Europe (FLE); le Mouvement des citoyens libanais du Monde (MCLM); Change Lebanon (CL); Our New Lebanon – France (ONL – France); The Lebanese Diaspora Network (TLDN – France), ainsi que le Civil Influence Hub (CIH) en tant qu’organisation consultative libanaise auprès dudit comité.

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