Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a révélé lundi que le Liban "a reçu une offre de retrait du Hezbollah au nord du Litani" en échange d’un arrêt des hostilités entre le Hezbollah et Israël. Il s’est toutefois dit favorable à ce que "cette question fasse partie d’une solution globale", qui devrait aussi comprendre "la résolution du problème lié aux armes" de la formation pro-iranienne.

Il a par ailleurs souligné, au cours d’un entretien accordé à la chaîne al-Hurra "travailler sur une solution diplomatique à la situation au Liban-Sud, et peut-être que sa mise en œuvre serait liée à l’arrêt" de la guerre à Gaza.

M. Mikati, a, dans ce contexte, indiqué que tous ces points évoqués seraient discutés avec l’émissaire américain, Amos Hochstein, qui devrait se rendre à Beyrouth cette semaine.

Comme solutions préconisées et discutées avec la journaliste Mona Saliba, le président du Conseil a souligné que "ce qu’il faut, c’est relancer et mettre en œuvre l’accord d’armistice (de 1949, NDLR)" comme prévu dans la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’ONU. Et d’ajouter: "Il faut rétablir la situation dans le sud en la ramenant à celle d’avant 1967 et récupérer les fermes de Chebaa, initialement sous souveraineté libanaise avant d’être progressivement occupées (par les Israéliens, NDLR). Il faut également revenir aux frontières convenues dans le cadre de l’accord d’armistice."

Concernant les tractions diplomatiques en cours, M. Mikati a déclaré avoir informé tous les acteurs concernés de la volonté du Liban "d’entamer des négociations pour parvenir à un processus de stabilité à long terme au Liban-Sud et d’adhérer aux résolutions internationales, à l’accord d’armistice entre les deux pays et à la résolution 1701".

Interrogé sur les menaces adressées au Liban en cas de non-retrait du Hezbollah au nord du Litani, le Premier ministre a affirmé que "cette question fait partie intégrante des discussions diplomatiques visant à trouver une solution globale". En ce sens, il a insisté pour dire que "ces discussions doivent inclure le retrait complet d’Israël des terres qu’il occupe et l’arrêt de ses attaques contre le Liban", déplorant ainsi la violation israélienne de la souveraineté libanaise.

Il a, par ailleurs, souligné que le chef de la diplomatie de l’Union européenne, Josep Borrell, avec qui il s’est entretenu samedi, avait évoqué la nécessité de veiller à ne pas étendre la guerre du Liban-Sud à l’ensemble du pays. Et d’ajouter: "Nous avons souligné que nous tendons la main à la communauté internationale dans le but d’établir la stabilité dans la région et que si nous parvenons à obtenir les droits du Liban, le Hezbollah n’aura d’autre objectif que l’intérêt libanais".

En réponse à une question sur l’existence d’une proposition allemande visant à déployer des forces allemandes à la frontière libanaise, il a déclaré que "le ministre allemand des Affaires étrangères doit se rendre au Liban demain (mardi)", mais que cette proposition ne leur a jamais été adressée.

Concernant le dossier de la cyberbrèche survenue dimanche à l’Aéroport international de Beyrouth, M. Mikati a indiqué que "l’enquête sur ce dossier n’est pas encore terminée" et qu’elle est entre les mains du ministre sortant des Transports publics. Il a toutefois estimé possible qu’"un manquement ait pu se produire", tout en se voulant rassurant, estimant qu’"une violation ne signifie pas un risque pour la sécurité" à l’AIB.

Enfin, concernant le dossier présidentiel, M. Mikati a souligné que cette question est secondaire par rapport au dossier régional marqué par la guerre à Gaza. Il a en ce sens considéré que tant que "la guerre se poursuivra, le dossier présidentiel fera du surplace". Il a conclu en disant: "Une réunion du Groupe des Cinq (États-Unis, Arabie saoudite, France, Égypte et Qatar) aura lieu prochainement pour discuter de cette question, précédée par une visite au Liban de l’émissaire français, Jean-Yves Le Drian."

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