Une fillette syrienne de 3 ans, ayant fui avec ses parents la misère au Liban à bord d’un bateau de fortune, est morte, jeudi, dans un hôpital à Chypre, moins de 24 heures après avoir été secourue, mercredi, aux côtés de 59 autres migrants syriens clandestins, au large de la Méditerranée.

L’enfant figurait au nombre des trois fillettes, âgées de 3 à 5 ans, qui avaient été transportées par avion vers un hôpital de Nicosie après avoir été retrouvées inconscientes lors de l’opération de sauvetage.

Le porte-parole des services de santé de l’État, Charalambos Charilaou, a déclaré à la télévision publique que la fillette était décédée d’un arrêt cardiaque dans un hôpital de Nicosie, ajoutant que les deux autres fillettes étaient dans un "état très grave". Elles sont toujours dans l’unité des soins intensifs.

Selon M. Charilaou, quinze enfants se trouvaient à bord du bateau, dont cinq mineurs non accompagnés.

Le porte-parole du gouvernement chypriote, Konstantinos Letymbiotis, s’est, pour sa part, dit choqué par ce décès et a souligné que "l’incident met en évidence, de la manière la plus dramatique, le grave problème de l’immigration qui nécessite une approche et une politique européennes cohérentes".

Les 60 migrants syriens "en détresse et déshydratés" se trouvaient à bord d’une embarcation en bois à la dérive depuis plusieurs jours, après avoir quitté le Liban le 18 janvier, selon le Centre conjoint de coordination des secours (JRCC). Ils ont été repérés à 30 milles nautiques de la côte sud-est et secourus.

Selon le journal chypriote Phileleftheros, le bateau des migrants n’avait aucun outil de navigation, pas assez de carburant et pas de nourriture. Les migrants ont déclaré que le bateau avait eu une panne en mer et commencé à dériver, selon le journal.

Un Syrien de 47 ans, capitaine présumé du navire, a été placé en détention, jeudi, pour huit jours, a indiqué la police. Il fait l’objet d’une enquête pour des accusations d’homicide involontaire, trafic de personnes et navigation sur un navire dangereux et surchargé.

Affirmant être en première ligne face aux flux migratoires au sein de l’Union européenne, Chypre réclame plus de fonds et de soutien politique de la part de l’UE pour gérer cette question.

Dans ce contexte, le ministre chypriote de l’Intérieur, Constantinos Ioannou, avait déclaré, mercredi, qu’il insistera, lors d’une réunion informelle avec ses homologues de l’Union européenne, sur "la nécessité de renforcer les patrouilles de surveillance" en Méditerranée. La réunion devrait se tenir jeudi prochain.

Il a par ailleurs préconisé "la création d’une unité Europol, la collaboration avec les autorités libanaises et l’implication du service d’immigration de la police chypriote pour surveiller les frontières au Liban".

Selon les autorités chypriotes, les demandeurs d’asile représentent 5% de la population de la partie sud de l’île.

Avec AFP

 

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