Le chef du Parlement, Nabih Berry, a affirmé s’être accordé avec les ambassadeurs des pays membres du quintette, chargé du dossier de la présidentielle au Liban, sur la nécessité de "libaniser" l’échéance présidentielle.

Lors d’un entretien accordé au quotidien panarabe Asharq al-Awsat, M. Berry a souligné que le groupe des Cinq (États-Unis, France, Arabie Saoudite, Égypte et Qatar) "n’est qu’un groupe de soutien aux députés pour faciliter l’élection du président de la République", ajoutant que cette commission "n’a pas de candidat et ne pose aucun véto sur l’un des candidats".

Par ailleurs, M. Berry a indiqué que les ambassadeurs des pays membres du quintette, qui se sont rendus à Aïn el-Tiné le 30 janvier, n’ont pas soulevé l’option d’un troisième candidat à la présidentielle, outre le candidat du tandem chiite, Sleiman Frangié, et celui de l’opposition, Jihad Azour. Dans ce contexte, le chef de législatif n’a pas proposé de nom spécifique non plus.

Par ailleurs, il a rapporté qu’il n’y a pas eu d’objections à sa proposition d’appeler les blocs parlementaires à un dialogue pour parvenir à un consensus, ouvrant la voie à la convocation immédiate d’une séance parlementaire à sessions successives pour élire un président.

Le débat a également porté sur les accords ayant abouti à la prorogation du mandat du commandant de l’armée, Joseph Aoun, et des chefs des services de sécurité, Imad Othman et Elias Baïssari. Il a estimé, à cet égard, la nécessité de se baser sur cette entente pour parvenir à un consensus sur la présidentielle.

Il convient de noter que M. Berry est accusé d’entraver le travail du groupe des Cinq, ayant refusé d’appeler une séance parlementaire à sessions successives pour l’élection d’un président. Il a insisté sur le dialogue comme "condition préalable à toute autre chose", en plus de son attachement à la candidature de Sleiman Frangié, chef des Marada.

En réponse à ces accusations, le président de la Chambre a réitéré le caractère "positif" et "prometteur" de sa réunion avec les ambassadeurs du quintette, lesquels ont confirmé cette déclaration.

Dans ce cadre, l’essence de la nouvelle initiative des Cinq serait de parvenir à un consensus sur de nouvelles candidatures, en dehors des noms qui circulent déjà, aucun d’entre eux n’ayant réussi à obtenir la majorité des voix lors des séances électorales, selon des sources du quotidien Al-Joumhouria. C’est ce que l’émissaire français Jean-Yves Le Drian a déjà proposé lors de ses visites précédentes au Liban, sans réussir à obtenir l’adhésion des parties politiques locales.