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Les autorités libanaises chargées du secteur pétrolier et gazier comprennent maintenant que TotalEnergies, en partenariat avec Eni d’Italie et Qatar Energy, attend les évolutions régionales avant de s’engager pleinement dans l’attribution des blocs pétroliers au Liban. Par conséquent, Total a avancé plusieurs excuses pour ne pas signer les contrats des blocs 8 et 10, suite à la décision du Conseil des ministres du 12 janvier de cette année. Malgré l’octroi d’un délai de signature jusqu’au 16 février, aucun accord n’a été conclu. Donc, la décision du Conseil des ministres d’attribuer les blocs 8 et 10 est désormais annulée.

Total n’a pas sollicité de prolongation de délai auprès du Conseil des ministres. Cependant, en coulisses, un accord a été conclu entre le président-directeur général de Total, Patrick Pouyanné, et le Premier ministre sortant libanais, Najib Mikati. Selon cet accord, Total s’engage à ne fournir aucune réponse concernant l’allocation des blocs 8 et 10 jusqu’à la publication du rapport final de forage pour le Bloc 9. Le côté libanais prévoit de recevoir ce rapport au cours de la première semaine de mars.

Les acteurs du secteur pétrolier et gazier ont souligné qu’ils ne sont pas liés par un accord entre le président de Total et le Premier ministre par intérim. Ils ont mis en avant que le désaccord avec le consortium résulte du refus de Total de réduire le délai des études sismiques dans le Bloc 8 et des opérations de forage dans le Bloc 10.

Alors que Total envisageait de prolonger ce processus jusqu’en 2027, le côté libanais a insisté pour conclure la prise de décision concernant les études sismiques dans un délai de 3 mois et arriver à une décision sur le forage dans le Bloc 10 dans un délai maximal d’un an et demi.

Selon des sources, le ministère de l’Énergie a déployé tous les moyens pour protéger les intérêts du consortium dans les deux offres soumises. Néanmoins, il reste résolu à défendre les droits du Liban, en particulier en accélérant les processus d’étude sismique et de forage.

Étant donné l’échec de Total à signer dans le délai spécifié par le Liban pour les deux contrats d’allocation des blocs 8 et 10, la troisième série de licences, lancée en décembre dernier et se terminant en juillet prochain, englobe désormais tous les blocs sauf le Bloc 9, qui reste sous la responsabilité de Total et de ses partenaires. La question cruciale demeure: Total présentera-t-il de nouvelles offres ou choisira-t-il de se retirer complètement de l’espace libanais?