Au cours de la journée de dimanche, le chef du Courant patriotique libre (CPL), Gebran Bassil, a assisté à deux évènements organisés par son parti. Le premier "Gen to Gen" a eu lieu en présence de jeunes et de cadres du CPL.

Durant la cérémonie, le chef du CPL a déclaré ne pas regretter l’entente de Mar Mikhaël (accord conclu entre le CPL et le Hezbollah en 2006), affirmant que son parti était prêt à revenir aux principes de l’entente si le groupe pro-iranien revenait à son engagement "envers le partenariat".

"L’entente nous a donné 15 années de stabilité. Nous avons perdu en popularité, car il est difficile de promouvoir le Hezbollah dans la rue libanaise, surtout auprès des jeunes."

L’alliance entre le Hezbollah et le CPL a connu un effritement au cours de ces derniers mois, qui a commencé lorsque le groupe pro-iranien a soutenu la candidature de Sleiman Frangié à la présidence de la République. M. Bassil a aussi ouvertement critiqué la politique "d’unité des fronts" prônée par le Hezb, lequel est entré en conflit avec Israël au Liban-Sud depuis le début de la guerre de Gaza. Une délégation du Hezbollah s’était même rendue chez le beau-père de M. Bassil, l’ancien président Michel Aoun, pour essayer de briser la glace.

Ajoutons que vendredi dernier, lors d’une cérémonie de collecte de fonds pour le CPL, M. Bassil a souligné que son parti n’avait pas changé sa position vis-à-vis du Hezbollah et qu’il continuerait de le soutenir tant que l’armée libanaise n’est pas capable de mener seule la résistance contre Israël.

Le deuxième évènement relatif au CPL est la conférence annuelle du parti durant laquelle son chef a expliqué que le but de la réunion était d’évaluer la période passée et de planifier celle à venir.

C’est là que M. Bassil a insisté sur le fait que la politique de son parti repose sur le choix de l’État; il a poursuivi en proposant trois binômes, dont la souveraineté nationale et la stratégie de défense. Chose étonnante, en effet, vu le "partenariat" de longue date avec le Hezbollah à l’antithèse du "choix de l’État".

Il a réitéré sa demande au patriarche maronite, Béchara Raï, de "rassembler les dirigeants politiques chrétiens" car "il n’y a pas de raison de ne pas se rencontrer". Rien d’étonnant à cela, puisque ce sera une occasion pour le chef du CPL d’essayer de se rapprocher d’autres parties chrétiennes, vu qu’il se retrouve à l’écart du jeu politique du fait de son "éloignement" de son seul allié, le Hezbollah.

Décidément, pour Gebran Bassil, le ridicule ne tue pas.