Le Premier ministre sortant, Najib Mikati, a démenti vendredi des propos qui lui avaient été attribués par des médias pro-hezbollahi, selon lesquels son gouvernement comptait verser des indemnités aux victimes des attaques israéliennes au Liban-Sud. Il a précisé qu’il est impossible, dans les circonstances actuelles, de prendre la moindre mesure pour évaluer et déterminer les dommages et les coûts de la guerre. "Toutes les rumeurs à ce sujet sont fausses, d’autant plus que tout le monde connaît les capacités (financières) limitées de l’État" a déclaré M. Mikati, lors d’une visite à Tripoli.

Pour rappel, Najib Mikati, avait été cité jeudi dans un quotidien pro-Hezbollah comme ayant déclaré que des efforts étaient en cours pour sécuriser les fonds nécessaires pour indemniser les victimes des attaques israéliennes et déterminer les modalités de paiement, une fois la guerre terminée.

Selon ce même organe de presse, le gouvernement aurait prévu de verser 20.000 dollars à la famille de chaque personne tuée et 40.000 dollars en contrepartie de chaque habitation entièrement détruite.

D’après un rapport du Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), en date du 5 mars, il y aurait au Liban 90.859 déplacés, 306 tués (dont 51 civils) et 820 blessés. Le site web de l’agence onusienne cite aussi 60.000 personnes habitant toujours la zone "à conflit". D’après les images satellites, la superficie totale des terres touchées par les bombardements s’élève à 1.897 hectares. Le nombre d’habitations détruites, cependant, n’est pas clair.


De nombreuses réactions, pour la plupart hostiles, avaient suivi l’intention d’indemnisation attribuée au Premier ministre sortant.

Le député Kassem Hachem, membre du bloc parlementaire du développement et de la libération du président de la Chambre, Nabih Berry, a critiqué ceux qui se sont insurgés face à la possibilité que le gouvernement verse des compensations aux familles des victimes des bombardements israéliens et à ceux dont les maisons, les terres ou les récoltes ont été détruites.

Le député Nadim Gemayel (Kataëb) a, quant à lui, critiqué, sur son compte X, cette décision si elle est avérée. Rappelant que le Premier ministre sortant avait précédemment déclaré que la décision de guerre et de paix n’est pas entre les mains de l’État, il s’est interrogé sur le bien-fondé d’un plan officiel d’indemnisation pour "des dommages causés par les aventures du Hezbollah dans le Sud". "Que le Hezbollah et l’Iran versent eux-mêmes les compensations", a poursuivi M. Gemayel.

 

Le député a menacé de "recourir à la désobéissance civile et d’arrêter de payer des taxes à l’État libanais qui, malgré sa faillite, dépenserait de l’argent à cause des entreprises hasardeuses d’une milice au service d’un agenda étranger".

Le bureau de presse des Forces libanaises (FL) a quant à lui émis un très long communiqué pour "préciser certains points", indépendamment de la véracité des propos attribués au Premier ministre sortant. (Le communiqué a été publié vendredi, avant la mise au point de M. Mikati.)

Selon le communiqué, les FL ne vont pas l’encontre de l’idée selon laquelle "il est du devoir de l’État de compenser tout citoyen lésé par une guerre qu’Israël aurait lancée contre Liban ou que le gouvernement libanais aurait lui-même déclaré".

Toutefois, les Forces libanaises sont fermement opposées à ce que le gouvernement indemnise des dégâts provoqués par une guerre lancée par le Hezbollah "qui a un agenda iranien et qui ne s’est pas référé au gouvernement libanais".

Le communiqué prône "une opposition active contre le fait que les Libanais, affectés par la crise économique causée par les armes du Hezb, paie le prix d’une guerre iranienne". Selon les FL, une indemnisation "encouragerait le groupe pro-iranien à déclarer d’autres guerres".

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