Le chef des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a imputé la responsabilité du conflit au Liban-Sud à ceux qui "ont pris la décision d’impliquer le Liban" (dans la guerre qui oppose le Hamas à Israël, depuis le 7 octobre dernier, ndlr), sans exclure toutefois celle du gouvernement libanais à assurer la sécurité du pays. Il s’est, par ailleurs, penché sur le dossier de la présidentielle, réitérant sa ferme opposition au dialogue auquel appelle le président de la Chambre, Nabih Berry.

Lors d’un iftar organisé à Meerab en présence du mufti de la République, cheikh Abdel Latif Deriane, le chef des FL a déclaré: "Celui qui a pris la décision d’impliquer le Liban (dans le conflit, ndlr) en assume la responsabilité et les conséquences, certes", dans une allusion au Hezbollah.

Ce sont aussi "tous ceux qui se sont alliés à l’axe de la résistance et qui ont participé à la formation du gouvernement, dans sa composition actuelle, qui portent la responsabilité, le projet de l’axe en question étant connu".

De son côté, le gouvernement assume également une grande part de responsabilité, toujours selon M. Geagea, puisque "même s’il s’agit d’un gouvernement d’expédition des affaires courantes, il constitue l’autorité légitime existante et se doit, par conséquent, d’empêcher toute partie prenante d’agir librement sur le territoire libanais". Et M. Geagea d’insister sur la nécessité de s’atteler immédiatement à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, accompagnée du déploiement de l’armée libanaise à la frontière pour assurer la sécurité du pays".

Présidentielle

Le chef des FL a précisé que la seule solution pour débloquer le dossier est que "le président du Parlement invite à une séance électorale ouverte avec des tours successifs".

Il a, dans ce contexte, dénoncé les agissements de l’axe de la résistance qui, à maintes reprises, "a perturbé le déroulement des séances prévues à cet effet et les a boycottées, conscient de son incapacité à faire réussir son candidat, le chef des Marada, Sleiman Frangié, et refusant de donner la possibilité à tout autre candidat d’accéder à la tête de l’État ".

Quant aux intentions de chaque camp, M. Geagea a estimé que "l’opposition cherche un président qui puisse reconstruire l’État, en rétablir la souveraineté et se concentrer sur les réformes nécessaires, alors que l’axe de la résistance œuvre à avoir un président qui assure la pérennité de la réalité dominante, c’est-à-dire un État pour la forme, où la souveraineté et la Constitution n’ont pas lieu d’être, et qui permette au Hezbollah de continuer à prendre les décisions qui engagent l’avenir du pays".

Au sujet du dialogue auquel appelle le président du Parlement, Nabih Berry, M. Geagea a qualifié cette invitation à de la "soumission, ce que rejette une grande partie des Libanais, représentés par l’opposition souveraine", mais aussi à une "violation flagrante de la Constitution". Et le chef des FL de rappeler l’article 73 de la Constitution selon lequel "un mois au moins et deux mois au plus avant l’expiration des pouvoirs du président de la République, la Chambre se réunit sur la convocation de son Président pour l’élection du nouveau Président. À défaut de convocation, cette réunion aura lieu de plein droit le dixième jour avant le terme de la magistrature présidentielle".

Guerre à Gaza

Si "l’objectif déclaré de la guerre à Gaza est d’éliminer le Hamas", ce qui est voulu implicitement, selon M. Geagea, c’est de "provoquer le déplacement de la population de la bande de Gaza", fait que "le monde entier, y compris les États-Unis, devrait refuser, quels qu’en soient les motifs et justificatifs".

Se penchant sur "l’aspect positif (pour ainsi dire)" du conflit, le chef des FL a déclaré que "tout le monde est d’accord sur le fait que la guerre à Gaza doit être la dernière guerre en faveur de la cause palestinienne", surtout que "beaucoup ont tenté d’exploiter la question en lançant des slogans trompeurs, comme celui de l’unité des fronts". Il a, dans ce sens, pointé du doigt les Iraniens qui ne se sont engagés, pour soutenir les Palestiniens, que par "des interventions limitées visant à maintenir l’influence iranienne dans la région".