Deux réunions consacrées à la présence syrienne massive au Liban, aux problèmes qui en découlent à tous les niveaux et aux solutions possibles se sont tenues lundi au Sérail.

La première a été présidée par le Premier ministre sortant, Najib Mikati, en présence du ministre sortant de l’Intérieur, Bassam Maoulaoui, du directeur par intérim de la Sûreté générale, le général Elias Baïssari, du coordinateur des Nations unies au Liban, Imran Reza, et du représentant du Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés au Liban, Ivo Freijsen.

Aucune information officielle n’a été fournie au sujet des points débattus, mais on sait que le Liban est déterminé à entamer le règlement de ce dossier, par le biais notamment du rapatriement vers des zones sûres en Syrie des migrants syriens installés illégalement au Liban. Beyrouth envisage aussi, dans un premier temps, un rapatriement des Syriens qui ont purgé leurs peines dans les prisons libanaises.

M. Mikati a ensuite reçu une délégation du bloc parlementaire des Forces libanaises, conduite par la députée Sethrida Geagea. Les discussions, axées sur la présence syrienne illégale, se sont tenues en présence de M. Maalaoui et du général Baïsssari.

Durant la réunion, la délégation a réaffirmé que "le Liban est un pays de transit et non d’asile", selon un communiqué publié plus tard par le bureau de Mme Geagea, qui a souligné que les municipalités où les députés FL sont actifs "font ce qu’elles peuvent pour organiser la présence syrienne, mais leurs efforts seuls ne suffisent pas". "Les forces de sécurité et la Sûreté générale ont un rôle fondamental et central à assumer à ce niveau", selon le texte. Il y est également révélé que la délégation a demandé à M. Mikati de donner ses instructions aux ministres de l’Intérieur et de la Défense, pour qu’ils assurent, chacun selon ses compétences, le suivi avec les FSI, la SG et l’armée, pour une application stricte de la loi à tout étranger installé au Liban de manière illégale".

Les deux réunions interviennent avant l’arrivée, jeudi, du président chypriote, Nikos Christodoulides, et de la présidente de l’Union européenne (UE), Ursula von der Leyen.

Chypre presse Beyrouth de régler le problème que constitue, pour elle, le flux incessant de migrants syriens à partir du Liban.

M. Christodoulides avait effectué un premier déplacement à Beyrouth, le 16 avril dernier, pour demander aux autorités libanaises un meilleur contrôle des frontières maritimes. Celles-ci ont sollicité l’intervention de Nicosie auprès de l’Union européenne pour une solution radicale du dossier de la présence syrienne, à travers notamment un accord similaire à celui déjà signé avec un certain nombre de pays hôtes.