Pour limiter le nombre de combattants perdus dans les affrontements et marquer un "tournant" dans sa stratégie militaire, le Hezbollah aurait introduit, selon l’agence Associated Press (AP), "de nouvelles armes plus sophistiquées". Il aurait également "adopté de nouvelles tactiques stratégiques contre Israël", alors que la guerre à Gaza, déclenchée le 7 octobre dernier, se poursuit entre le Hamas et l’État hébreu.

Il convient de rappeler, dans ce sens, que la formation pro-iranienne a perdu plus de 250 combattants depuis le début de la guerre, contre 15 soldats israéliens dans les affrontements le long de la frontière entre le Liban et Israël. Selon un décompte de l’AP, le Hezbollah aurait perdu 47 combattants en octobre et 35 en novembre, contre 20 en avril et 12 au mois de mai.

La journée du jeudi dernier a été marquée par une attaque aérienne menée par un drone lance-missiles du Hezbollah contre un poste militaire dans le nord d’Israël; "la première à avoir atteint ses objectifs, depuis l’espace aérien israélien", peut-on lire dans l’article de l’AP. Trois soldats avaient été blessés, dont un grièvement.

Toujours selon l’article qui cite le politologue Fayçal Abdel Sater, "l’utilisation par le Hezbollah d’armes plus avancées, notamment des drones lance-missiles, des drones explosifs et de missiles antichar Almas (de fabrication iranienne, ndlr)" constitue un message clair pour signifier aux Israéliens qu’en cas de nécessité, la milice "est capable de frapper plus intensément". M. Abdel Sater a, par ailleurs, averti que "si les troupes israéliennes lançaient une invasion à grande échelle de Rafah pour tenter de s’en prendre au Hamas, d’autres fronts vont également s’embraser".

Des propos qui vont dans le sens de la déclaration du porte-parole de l’armée israélienne qui avait indiqué que "le Hezbollah aggrave la situation dans le nord". Pour le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah: "l’objectif principal du front libanais est de contribuer à faire pression sur l’ennemi pour qu’il mette fin à la guerre contre Gaza". Un objectif auquel viendrait s’ajouter un autre, comme évoqué par Eva J. Koulouriotis, politologue spécialisée dans les affaires du Moyen-Orient, et citée par l’AP. D’après elle, "la récente escalade du Hezbollah a probablement plusieurs objectifs, notamment celui de relever le plafond des exigences du groupe dans toute négociation future sur un accord frontalier, et augmenter la pression militaire sur l’armée israélienne à la lumière de l’incursion terrestre à Rafah".