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Les étudiants du Liban-Sud ont manifesté jeudi devant le ministère de l’Éducation contre la tenue des examens officiels, alors que le ministre sortant de l’Éducation, Abbas Halabi, doit faire une annonce sur le sort des examens officiels ce soir.

Les manifestants ont accusé M. Halabi d’ignorer la violence qui sévit au Liban-Sud depuis le 8 octobre, privant ainsi les étudiants d’une éducation adéquate et forçant un grand nombre d’entre eux à se déplacer.

Ils ont souligné que la guerre, lancée par le Hezbollah contre Israël, à cause d’un très contesté "front de soutien" à Gaza, a commencé à la veille de la rentrée scolaire. Depuis, des dizaines de familles ont été déplacées des villages du sud en raison des bombardements israéliens intenses.

Un représentant des étudiants a ajouté lors de la manifestation que ceux qui sont restés dans leurs villages ont vu leur année scolaire perturbée de manière continue par les bombardements de l’artillerie israélienne et les attaques aux drones.

Dans un pays où les reports, la vacance institutionnelle et la prolongation des délais sont devenus monnaie courante depuis la fin du mandat présidentiel, le 31 octobre 2022, le ministre de l’Éducation semble aller à contre-courant. Après une réunion avec le Premier ministre sortant Najib Mikati, M. Halabi a annoncé que les examens officiels auraient lieu le 29 juin, réaffirmant ainsi ce qu’il avait déjà déclaré dans une interview au journal An-Nahar.

Les dates des examens du baccalauréat avaient été fixées aux 29 juin, 1er, 2, 4 et 5 juillet 2024, tandis que les examens du brevet avaient été annulés. Selon des sources bien informées proches de M. Halabi, "les examens se dérouleront comme prévu par le ministre. Tous les préparatifs sont terminés".

M. Halabi a également déclaré qu’il cherchait "des zones plus sûres pour permettre aux étudiants du Liban-Sud de passer les épreuves du bacc en toute sécurité".

Dans ce contexte, la directrice générale de l’Enseignement professionnel et technique, Hanadi Berri, a émis une circulaire permettant aux étudiants des mohafazats du Liban-Sud et de Nabatiyé de choisir d’autres centres d’examen que ceux qui leur avaient été initialement assignés.

Quoi qu’il en soit, les administrations scolaires et les enseignants vivent dans une situation d’attente.

"Chaque jour, nous sommes confrontés à de nouvelles rumeurs circulant sur WhatsApp ou à de fausses informations selon lesquelles les examens ont été annulés et les étudiants recevront des attestations" officielles, a confié un directeur d’école de Zahlé à Ici Beyrouth, sous couvert d’anonymat.

"Les enseignants sont frustrés et leur travail en pâtit. Je m’inquiète de l’impact que cela peut avoir sur les étudiants", a-t-il ajouté.

"Le gouvernement a reporté les élections municipales parce que le président du Parlement a refusé que le Liban-Sud soit séparé du reste du pays. Il devrait en être de même pour les examens officiels du baccalauréat. Ce serait absurde de délivrer des attestations aux étudiants du Liban-Sud et de maintenir normalement les examens dans d’autres régions", a insisté le directeur.