Au lendemain des attaques coordonnées qui ont visé mardi le Hezbollah, où des milliers de pagers appartenant à des membres de la formation pro-iranienne ont explosé simultanément, le nombre de décès s’élève à 12. Le ministère de la Santé fait également état de près de 3.000 blessés.

Dans un communiqué publié mercredi, la formation pro-iranienne a assuré qu’elle "poursuivra ses opérations en soutien à Gaza et en défense du Liban, de son peuple et de sa souveraineté". Dénonçant "l’agression généralisée par l’explosion des pagers", elle a affirmé qu’une "riposte est indéniablement prévue au massacre perpétré mardi". Avant de poursuivre: "Notre résolution et notre détermination à poursuivre notre mission n’en sont que renforcées".

À ce sujet, le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s’exprimera jeudi, à 17h. Son discours devra être axé sur la situation actuelle et sur d’éventuelles représailles.

Côté gouvernement, le ministre sortant de la Santé, Firas Abiad, a entamé mercredi, à 8h, sa deuxième tournée, après une première entreprise mardi soir dans les hôpitaux pour évaluer l’état des lieux. M. Abiad se rend notamment à l’hôpital des Makassed, l’Hôtel-Dieu de France, l’hôpital Saint-Georges des grecs-orthodoxes, l’hôpital du Mont-Liban et l’hôpital Saint-Georges à Hadath. Il veillera à s’assurer que les centres hospitaliers sont dotés du matériel et des ressources nécessaires pour le traitement rapide et efficace des patients. Il a, dans ce contexte, salué l’aide assurée par l’Irak qui s’est empressé d’envoyer mercredi, à 7h du matin, des équipes médicales et du matériel de soins pour soutenir le Liban.

Le ministre sortant devrait, en outre, tenir une conférence de presse à 13 heures au ministère de la Santé, au cours de laquelle il fera le point sur les répercussions de cette attaque.

Selon le secrétaire général de la Croix-Rouge, Georges Kettaneh, les nombreuses victimes présentaient surtout des blessures au visage, en particulier aux yeux, ainsi qu’aux mains, à la poitrine, à la taille et aux jambes. Dans une interview accordée à la Voix de tout le Liban, il a souligné que les équipes de la Croix-Rouge ont distribué plus de 170 unités de sang, en plus du transfert des unités d’un hôpital à l’autre, de sorte que 134 ambulances et 150 véhicules d’intervention médicale ont été mobilisés.

L’ambassade iranienne dément les "rumeurs 

L’ambassade d’Iran à Beyrouth a démenti les informations selon lesquelles l’ambassadeur Mojtaba Amani aurait été blessé à l’œil, assurant que "les rumeurs sur son état de santé ne sont pas fondées".

On rappelle qu’à l’issue de l’attaque de mardi, plusieurs médias ont rapporté que M. Amani avait perdu un œil et que l’autre avait été grièvement blessé lorsque le pager qu’il transportait avait explosé. D’autres rapports avaient indiqué que les blessures de M. Amani étaient "plus graves que ce que les autorités iraniennes avaient initialement annoncé" et qu’il avait été "transféré à Téhéran pour y être soigné". Une vidéo qui a circulé montrait, par ailleurs, que l’ambassadeur avait été transporté dans un hôpital à Beyrouth, les yeux couverts de bandages et le devant de sa chemise taché de sang.

Réaction de l’ONU

La coordonnatrice spéciale de l’Organisation des Nation unies (ONU) pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert, a appelé au calme après les attaques survenues mardi dans tout le pays, qui ont fait au moins 12 morts, dont des enfants, et des milliers de blessés, dont beaucoup grièvement.

"Les développements d’aujourd’hui marquent une escalade extrêmement préoccupante dans un contexte déjà inacceptablement instable", a déclaré Mme Hennis-Plasschaert dans un communiqué.

Conformément au droit international, elle a rappelé à tous les "acteurs concernés que les civils ne sont pas une cible et doivent être protégés à tout moment", soulignant que "même une seule victime civile est une victime de trop".

Alors que l’impact des attaques n’est pas encore pleinement perceptible, elle a exhorté toutes les parties concernées à "s’abstenir de toute autre action ou rhétorique belliqueuse qui pourrait déclencher une conflagration plus vaste que personne ne peut se permettre".

La coordonnatrice spéciale a conclu sa déclaration en soulignant l’urgence de rétablir le calme et a appelé tous les acteurs concernés à donner la priorité à la stabilité, car "les enjeux sont trop importants".

 

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