Une "escalade" militaire n’est pas dans "l’intérêt d’Israël", a averti dimanche un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby, après des jours de vives tensions au Proche-Orient.

"Nous ne pensons pas que l’escalade de ce conflit militaire soit dans leur intérêt", a-t-il déclaré sur la chaîne ABC, assurant que les États-Unis partageaient "directement" ce sentiment avec leurs "homologues israéliens".

Le porte-parole de l’exécutif américain a estimé qu’il existait toujours "un espace" pour une "solution diplomatique" au conflit. "C’est ce à quoi nous travaillons", a-t-il ajouté, sans donner davantage de détails.

Les tensions ont considérablement augmenté ces derniers jours, avec des dizaines de morts et des milliers de blessés au Liban causés par une série d’explosions meurtrières, imputées à Israël, ayant visé mardi et mercredi les bipeurs puis les talkies-walkies de membres du Hezbollah, ainsi qu’une cinquantaine de morts, dont Ibrahim Akil, haut commandant militaire de la formation pro-iranienne, lors d’un raid aérien sur la banlieue sud de Beyrouth, vendredi.

La nuit de samedi à dimanche a, elle, été marquée par un intense échange de tirs transfrontaliers entre le Hezbollah et l’armée israélienne.

Cette escalade "n’est certainement pas dans l’intérêt de toutes ces personnes que le Premier ministre Netanyahou dit vouloir renvoyer chez elles", a alerté le porte-parole du Conseil de sécurité nationale.

De son côté, le chef de la diplomatie britannique, David Lammy, a appelé dimanche à "un cessez-le-feu immédiat" entre Israël et le Hezbollah, face à "une escalade inquiétante" de la situation.

"Ces derniers jours, nous avons assisté à une escalade inquiétante entre Israël et le Hezbollah libanais", a déclaré David Lammy au congrès du parti travailliste à Liverpool. "Notre message à toutes les parties est clair: nous avons besoin d’un cessez-le-feu immédiat (…) afin de parvenir à un règlement politique", a ajouté le ministre britannique des Affaires étrangères.

De plus, l’Union européenne est "extrêmement préoccupée" par l’escalade au Liban et appelle à un cessez-le-feu "urgent", a déclaré dimanche le chef de la diplomatie de l’UE, Josep Borrell. Dans un communiqué, il a appelé à un "cessez-le-feu le long de la ligne bleue, tout comme à Gaza". La ligne bleue sépare depuis 2000 les forces armées libanaises de celles d’Israël.

"Les civils paient un prix élevé", alors que des "combats importants " se poursuivent dimanche, tant en Israël qu’au Liban, a encore déploré le responsable européen.

Ces civils "seront de nouveau ceux qui souffriront le plus dans une guerre totale qui doit être évitée, notamment par de nouveaux efforts diplomatiques intenses", a-t-il ajouté.

Plus encore, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres s’est alarmé dimanche que le Liban devienne "un autre Gaza" à mesure que s’intensifie le conflit armé entre Israël et l’organisation chiite.

"Ce qui m’inquiète (c’est) la possibilité que le Liban se transforme (en) un autre Gaza", a déclaré le chef de l’ONU sur CNN, alors que s’ouvre à New York la semaine de l’Assemblée générale de l’ONU.

Avec AFP