Le mufti de la République, cheikh Abdel Latif Derian, a fait assumer à l’État libanais la responsabilité du naufrage de près de 80 personnes à bord d’une embarcation de fortune au large de Tripoli, en insistant sur la détérioration sociale et économique "qui pousse les Libanais à vouloir quitter le pays par tous les moyens afin de s’assurer une vie décente ailleurs".

"Les victimes cette embarcation sont les victimes de tout le Liban", a ajouté le mufti qui a déploré "les souffrances quotidiennes de la majorité de la population, notamment celle de Tripoli et du nord qui ploie sous le poids de la faim, de la pauvreté, du chômage, de la négligence et des privations". Il a reproché aux autorités libanaises d’avoir "failli à leurs devoirs, dans un pays qui traverse multiples crises". Après les mouvements de colère consécutifs au naufrage, le mufti a appelé les habitants de Tripoli, du nord et du Akkar à se calmer en attendant "qu’une enquête transparente soit menée par la direction de l’armée et les autorités concernées pour élucider les circonstances de cette catastrophe et punir les auteurs de ce crime odieux".