Le militant russe anti-corruption Alexeï Navalny, a été condamné à 19 années de prison pour " extrémisme ", à l’issue d’un verdict rendu vendredi 4 août. Farouche opposant à Vladimir Poutine, il purgera sa peine dans l’un des pires établissements pénitentiaires de Russie.

Déjà incarcéré pour neuf ans dans des conditions éprouvantes, le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, a été condamné vendredi à 19 années de prison pour " extrémisme " à l’issue d’un procès à huis clos.

Avec son habituelle ténacité, le militant anti-corruption de 47 ans a appelé les Russes, dans un message diffusé par son équipe, à continuer à " résister " face à la " bande de traîtres, de voleurs et de crapules qui ont pris le pouvoir ".

" Sa durée est mesurée en fonction de la durée de ma vie ou de la durée de vie de ce régime ", a encore indiqué M. Navalny, qui devra purger sa peine dans une colonie à " régime spécial ", soit dans l’un des établissements pénitentiaires à la plus sinistre réputation, d’ordinaire destinés aux criminels les plus dangereux et aux condamnés à perpétuité.

Les principaux pays occidentaux ont fermement condamné cette lourde peine.

Au 18e mois de l’assaut contre l’Ukraine, la Russie est confrontée à une vague de répression visant tant les opposants d’envergure, emprisonnés ou poussés à l’exil, que des milliers de Russes ordinaires ayant critiqué l’offensive.

Détracteur de longue date du président russe, Alexeï Navalny a vu la justice s’acharner sur lui avant le conflit en Ukraine mais son sort s’est aggravé depuis.

Il a été emprisonné à son retour d’Allemagne en Russie, début 2021, après avoir survécu in extremis à un empoisonnement qu’il impute aux services de sécurité russes ayant agi sur ordre du Kremlin.

Il a ainsi été envoyé 17 fois en cellule disciplinaire, où on l’oblige à écouter des discours de Vladimir Poutine.

Le marathon judiciaire de M. Navalny risque aussi de ne pas s’arrêter là. Il dit être également poursuivi pour une affaire de " terrorisme " dans une autre procédure, dont peu de détails sont pour le moment connus.

Malo Pinatel, avec AFP