Les frappes israéliennes contre Gaza se poursuivaient mardi 10 octobre, tandis que l’armée israélienne annonçait la reprise des localités limitrophes de ce territoire contrôlé par le Hamas, soumis depuis lundi à un blocus "interdit " par le droit international humanitaire, a rappelé l’ONU.

Les frappes israéliennes ont repris mardi 10 octobre sur la bande de Gaza, privée de nourriture, de carburant et eau, au quatrième jour de la guerre lancée contre Israël, en représailles à l’incursion sanglante des militants du Hamas samedi. Selon le ministère palestinien de la Santé,  Israël a frappé deux des 13 hôpitaux de Gaza.

Le porte-parole de l’armée israélienne a annoncé que celle-ci " a plus ou moins repris le contrôle " à la frontière avec Gaza, appelant toutefois les habitants à " quitter des dizaines de villes proches " du territoire contrôlé par le Hamas.

De son côté, le groupe islamiste a déclaré s’engager à " tuer les otages israéliens si les attaques visaient des civils sans avertissement ", suscitant une vice réaction de la France.

" Nous avons informé toutes les parties qui nous ont contactés au sujet des prisonniers ennemis détenus par la résistance que ce dossier ne serait pas ouvert avant la fin de la bataille, et ce, seulement à un prix que la résistance accepterait " a réaffirmé le chef du bureau politique du Hamas, Ismail Haniyé. Le groupe palestinien a enlevé quelque 150 personnes sur le territoire israélien depuis le début de l’offensive.

Le président français, Emmanuel Macron, a stigmatisé " insupportable chantage ". " Le chantage qui est fait par le Hamas est insupportable et nous ne pouvons que le condamner ", a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse en Allemagne. Il a également condamné " tous les pays qui se sont félicités des horreurs perpétrées par le Hamas, ce qui est le cas de l’Iran ".

Le bilan s’alourdit 

Au total, plus de 900 personnes ont été tuées en Israël depuis le début de la guerre, dont 260 lors d’une rave party organisée dans le désert israélien. Plus de 2.500 autres ont été blessées, selon Tel Aviv. Côté palestinien, 687 personnes ont été tuées et 3.727 blessées, rapporte l’AFP.

Pour sa part, Israël a annoncé, tôt dans la journée mardi, avoir retrouvé environ 1.500 corps de combattants du Hamas sur son sol.

Des ressortissants d’autres pays, dont des binationaux, ont été tués dans l’offensive du Hamas. Le bilan provisoire comprend notamment dix-huit Thaïlandais, dix Népalais, onze Américains, sept Argentins, deux Ukrainiennes, quatre Français, deux Russes, un Britannique, un Cambodgien et un Canadien, selon les autorités de ces pays.

L’UNRWA a pour sa part déclaré mardi qu’elle s’efforçait d’accueillir plus de 187 518 Palestiniens de Gaza, déplacés par les frappes israéliennes en cours, les hôpitaux et les écoles qu’elle gère dans la bande de Gaza ayant été endommagés par les combats.

Le conflit en cours a perturbé les opérations de l’UNRWA dans ce petit territoire. L’agence internationale de l’ONU a déclaré que près d’un demi-million de personnes n’ont pas pu recevoir d’aide alimentaire cette semaine, en raison de la fermeture de ses centres de distribution. Cette situation devrait empirer à cause du blocus imposé par Israël à l’enclave.

L’ONU s’oppose au siège total

Le siège total de la bande de Gaza, annoncé lundi par le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, est " interdit " par le droit international humanitaire, a rappelé l’ONU mardi.

" L’imposition de sièges qui mettent en danger la vie des civils en les privant de biens essentiels à leur survie est interdite par le droit international humanitaire ", a déclaré le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk dans un communiqué.

La France et l’Espagne se sont aussi opposés à la suspension de l’aide aux Palestiniens.

La France n’est " pas en faveur de la suspension de l’aide qui bénéficie directement aux populations palestiniennes ", a indiqué mardi le ministère des Affaires étrangères, ajoutant qu’elle l’avait " fait savoir à la Commission européenne ".