Deux grandes manifestations ont eu lieu dans les capitales françaises et anglaises samedi 28 octobre. A Londres, des milliers de personnes se sont rassemblés lors d’un troisième week-end consécutif pour réclamer un cessez-le-feu, tout comme à Paris où les manifestants ont bravé l’interdiction du rassemblement des autorités.
Des milliers de personnes ont pris part samedi à une manifestation de soutien aux Palestiniens à Londres, organisée pour le troisième week-end consécutif, afin d’appeler à un cessez-le-feu.Plus de mille policiers sont mobilisés, selon Scotland Yard, pour cette manifestation organisée tandis qu’Israël a bombardé samedi la bande de Gaza après une nuit de frappes intenses, au 22e jour de la guerre déclenchée par l’attaque du Hamas, la plus meurtrière de l’histoire d’Israël. "Une pause humanitaire n’est pas suffisante, il faut qu’il y ait un cessez-le-feu complet ", a déclaré à l’AFP Dani Nadiri, une productrice de télévision de 36 ans, " il est temps de faire quelque chose plutôt qu’une escalade supplémentaire ".Le Premier ministre conservateur Rishi Sunak comme le chef de l’opposition travailliste Keir Starmer refusent pour l’heure d’appeler à un cessez-le-feu, se prononçant pour des " pauses " afin de permettre l’acheminement de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza "Je suis écoeurée, ça n’a pas de sens ", renchérit Noori Butt, une enseignante de 38 ans dans la périphérie nord de Londres, " je ne sais pas comment je vais l’expliquer à mon fils " de deux ans " quand il sera plus grand ".

Des milliers de manifestants à Paris malgré l’interdiction
A Paris également, des milliers de personnes se sont rassemblées dans le calme en " soutien au peuple palestinien ", dans une manifestation interdite par les autorités, aux cris de " Gaza, Gaza, Paris est avec toi ", a constaté une journaliste de l’AFP.Place du Châtelet, en plein centre de la capitale, la foule a été empêchée de se mettre en mouvement par un très important dispositif policier.Parmi les manifestants figuraient des élus ceints de leur écharpe tricolore, tels le député écologiste du Val-d’Oise Aurélien Taché et le député LFI de Seine-Saint-Denis Jérôme Legavre. "L’urgence, c’est le cessez-le-feu, arrêter de tuer des femmes, des enfants, des hommes ", a estimé sur place la maire adjointe de Corbeil-Essonne, Elsa Touré, tout en faisant valoir que " l’Etat israélien marche sur le droit international depuis des années ".Le tribunal administratif avait validé à la mi-journée l’interdiction préfectorale de cette manifestation, invoquant notamment " la gravité de risques de troubles à l’ordre public " et " un contexte de tensions exacerbées lié aux événements dans la bande de Gaza avec une montée, en France, des actes antisémites ".Trois militants LFI ont dialogué avec des policiers qui les ont avertis qu’ils risquaient d’être " verbalisés, à 135 euros " s’ils restaient. " Aux Etats-Unis il y a des milliers de manifestants qui demandent un cessez-le-feu, dans d’autres pays également, et en France, c’est interdit alors que ce qui s’est passé hier, c’est un crime de guerre voire contre l’humanité, la justice internationale jugera ", a protesté anonymement auprès de l’AFP l’un d’eux, Raymond, après une nuit de bombardements sans précédent effectuée par l’armée israélienne sur la bande de Gaza.

" On est en France, on devrait avoir le droit de s’exprimer, ce qui nous touche le plus, c’est que des enfants meurent ", commentait une manifestante de 23 ans, Sarah.

Le 7 octobre, les attaques du Hamas avaient fait plus de 1.400 morts en Israël selon les autorités de ce pays, essentiellement des civils.

Le ministère de la Santé du Hamas au pouvoir à Gaza a affirmé que 7.703 personnes, en majorité des civils dont plus de 3.500 enfants, avaient été tuées dans les bombardements israéliens, le bilan le plus lourd pour une guerre à Gaza depuis le retrait israélien de ce territoire palestinien en 2005 après 38 ans d’occupation.

Aubin Eymard, avec l’AFP