La guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre sur le sol israélien, entre lundi dans son 24e jour. En représailles, l’armée israélienne bombarde sans relâche la bande de Gaza où se trouvent quelque 2,4 millions de Palestiniens. Elle y conduit désormais aussi des opérations terrestres. Voici les derniers développements à suivre dans le cadre de ce conflit.

Bombardements israéliens intensifs à Gaza

L’armée israélienne a affirmé lundi avoir frappé " plus de 600 " cibles dans la bande de Gaza ces dernières 24 heures, selon des informations précisées à l’AFP.

Parmi les cibles, un communiqué de l’armée liste: " des dépôts d’armes, des dizaines de positions de lancement de missiles antichar, ainsi que des caches (…) utilisées par l’organisation terroriste du Hamas ".

Une photo prise depuis la ville de Sderot, dans le sud d’Israël, montre de la fumée s’élevant lors d’un bombardement israélien sur la bande de Gaza, le 29 octobre 2023, dans le cadre des combats entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo Fadel Senna/ AFP)

Le Croissant-Rouge palestinien a affirmé dimanche soir que l’armée israélienne avait bombardé à plusieurs reprises les abords d’un de ses hôpitaux à Gaza, provoquant des dégâts et mettant en péril les patients et les civils venus s’y réfugier.

" L’armée israélienne continue à tirer délibérément des roquettes aux abords immédiats de l’hôpital al-Qods pour forcer le personnel médical, les personnes déplacées et les patients à évacuer l’hôpital ", a indiqué l’organisation dans un communiqué.

Le Croissant-Rouge précise qu’outre ses patients, le complexe hospitalier accueille 14.000 personnes qui, pour se mettre à l’abri des bombardements israéliens, s’y sont réfugiés, persuadés qu’un hôpital serait épargné par les frappes.

Combats au sol dans l’enclave

Le Hamas a fait état de " violents combats (…) au moyen d’armes automatiques et antichars " avec les forces israéliennes dans le nord de la bande de Gaza, où l’armée israélienne mène des opérations terrestres depuis plusieurs jours.

Israël a annoncé de son côté dimanche augmenter le nombre de ses soldats et l’ampleur de ses opérations dans le territoire palestinien, après avoir intensifié ses frappes depuis vendredi.

Des véhicules blindés et des bulldozers israéliens se rassemblent près de la frontière avec Gaza avant d’entrer dans la bande palestinienne le 29 octobre 2023, au milieu des batailles en cours entre Israël et le mouvement palestinien Hamas. (Photo Gil Cohen-Magen/ AFP)

En outre, des chars israéliens ont effectué lundi une brève incursion dans un quartier à la lisière de Gaza-ville, coupant pendant plus d’une heure le principal axe routier entre le nord et le sud de la bande de Gaza, ont indiqué des témoins.

Les chars et l’aviation ont bombardé l’axe routier sur un kilomètre environ, laissant des grands cratères, selon la même source.

Raid israélien en Cisjordanie

Quatre Palestiniens ont été tués lundi à l’aube lors d’un raid de l’armée israélienne à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, a indiqué le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne.

Aucun commentaire n’a pu être obtenu auprès de l’armée israélienne dans l’immédiat.

Selon l’agence officielle palestinienne Wafa, " plus de 100 véhicules militaires et deux bulldozers " de l’armée israélienne ont participé à ce raid à Jénine et son camp de réfugiés, une place forte des groupes armés palestiniens et cible de fréquentes incursions militaires israéliennes.

Des Palestiniens armés portent les corps de combattants tués lors d’un raid militaire israélien sur le camp de réfugiés palestiniens de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée, le 30 octobre 2023. (Photo Jaafar ASHTIYEH / AFP)

Les quatre Palestiniens tués par les tirs de l’armée sont âgés de 23 à 28 ans, a précisé le ministère de la Santé dans un communiqué. Neuf autres ont été blessés.

Des drones de l’armée ont survolé Jénine pendant l’incursion alors que " des snipers sur des bâtiments " ont été déployés autour du principal hôpital de Jénine, dont une partie du mur d’enceinte a été démolie par les bulldozers militaires, selon l’agence Wafa.

Intervention de Benny Gantz sur les violences communautaires

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Benny Gantz, a déclaré lundi que " la guerre sans compromis contre le terrorisme " devait être confiée aux forces de l’ordre et à elles seules.

Il a souligné qu’il s’agissait d’une " obligation morale et légale ". M. Gantz a également noté que " surtout en cette période, il est important que nous nous souvenions que les citoyens arabes d’Israël sont une partie inséparable de la société israélienne ".

Selon lui, très peu d’Arabes israéliens sont des " extrémistes méprisables qui soutiennent la terreur meurtrière du Hamas, qui incitent à agir contre l’État ou qui agissent contre lui ". Il a ajouté que ces personnes devaient être exclues de la société et que la police et les services de sécurité israéliens étaient en mesure de s’occuper d’elles.

Le ministre israélien des Affaires étrangères, Benny Gantz, participe à une conférence de presse sur la base militaire de Kirya à Tel Aviv, le 28 octobre 2023, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe palestinien Hamas. (Photo Abir SULTAN / POOL / AFP)
Frappes en Syrie, tension à la frontière libanaise et explosion à Haïfa

L’armée israélienne a annoncé lundi avoir frappé plusieurs cibles en Syrie en réponse à des tirs de roquettes.

Elle a aussi rapporté de nouveaux tirs en provenance du Liban vers le secteur de Har Dov et Kiryat Shmona, et dit y avoir riposté.

Une forte explosion a retenti dans le ciel de Haïfa, bien qu’aucune alerte n’ait été déclenchée au niveau local.

Des vidéos en provenance de Haïfa montrent un projectile traversant le ciel avant d’exploser en plein vol, ce qui laisse supposer qu’il s’agirait d’une interception ou d’une fusée d’interception lancée en réaction à une fausse alerte.

Interpellations après l’assaut au Daguestan

Soixante personnes suspectées d’avoir pris d’assaut un aéroport au Daguestan, une région de Russie, visiblement à la recherche d’Israéliens, ont été interpellées et neuf policiers ont été blessés lors de ces heurts, ont indiqué lundi les autorités russes.

" Plus de 150 individus impliqués dans les troubles ont été identifiés, et parmi eux, soixante ont été arrêtés ", a indiqué le service de presse du ministère russe de l’Intérieur dans un communiqué, précisant que deux policiers blessés avaient été hospitalisés.

La CPI craint " un crime " dans la bande de Gaza

" Empêcher l’accès de l’aide humanitaire " vers la bande de Gaza pourrait constituer un " crime ", a estimé le patron de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, dimanche au Caire, après s’être rendu au poste-frontière de Rafah, reliant l’Égypte à Gaza, où s’entasse l’aide internationale à destination des civils palestiniens.

M. Khan a annoncé le 7 octobre qu’une enquête officielle de la CPI, ouverte en 2021 sur les territoires palestiniens, examinerait les crimes potentiels commis en Israël ainsi que les événements en cours à Gaza et en Cisjordanie.

33 camions d’aide dimanche

Trente-trois camions d’aide humanitaire sont entrés à Gaza dimanche via Rafah, a indiqué lundi le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA).

Il s’agit du convoi le plus important à pénétrer dans le territoire palestinien assiégé depuis la reprise limitée de l’acheminement de l’aide humanitaire, le 21 octobre, a précisé le Bureau onusien, soulignant la nécessité d’un acheminement d’aide " beaucoup plus important ".

 

Une photo diffusée par l’Agence de presse koweïtienne (KUNA) le 29 octobre 2023, montre l’aide humanitaire en cours d’acheminement vers la bande de Gaza à travers le poste frontalier de Rafah, au nord de l’Égypte, chargée dans un avion militaire à l’aéroport international du Koweït, alors que les combats se poursuivent entre Israël et le groupe palestinien Hamas. (Photo par Handout/ Kuna/ AFP)

Au total, 117 camions d’aide humanitaire ont pu entrer à Gaza depuis le 21 octobre, a précisé l’Ocha, une majorité d’entre eux contenant du matériel médical.

Bilan provisoire

8.306 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués et 19.000 autres blessés depuis le début des bombardements d’Israël sur la bande de Gaza, selon le ministère de la Santé à Gaza.

À ces chiffres s’ajoutent près de 120 Palestiniens tués en Cisjordanie par des tirs de soldats ou de colons israéliens depuis le début de la guerre.

Plus de 1.400 personnes ont été tuées côté israélien, essentiellement des civils, lors de l’attaque du 7 octobre, selon les autorités israéliennes.

Des Palestiniens marchent sur les décombres de bâtiments détruits par des bombardements israéliens dans le camp de réfugiés de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 30 octobre 2023. (Photo Mohammed Abed/ AFP)
Otages

Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a accusé le Hamas de " manipulation psychologique " au sujet des personnes prises en otage lors de l’attaque du 7 octobre, après que le mouvement islamiste s’est dit prêt à les libérer en échange de tous les prisonniers palestiniens incarcérés par Israël.

Le porte-parole militaire israélien, Daniel Hagari, a déclaré dimanche que le nombre d’otages détenus par le Hamas s’élevait à 239, dont " de nombreux travailleurs étrangers ".

Malo Pinatel, avec AFP