L’armée israélienne continuait ses opérations au sol après avoir annoncé l’encerclement de la ville de Gaza, vendredi 3 novembre. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a reconnu une opération " difficile ", tandis que les combattants du Hamas font usage du réseau de tunnels pour tendre des embuscades.

Israël a mené vendredi de nouvelles frappes contre le Hamas dans la bande de Gaza où il poursuit ses opérations terrestres, au moment de l’arrivée à Tel-Aviv du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken, qui doit appeler à des " mesures concrètes " pour épargner les civils.

La ville de Gaza encerclée

Israël, qui a promis " d’anéantir " le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, avait annoncé jeudi soir, après quasiment une semaine de combats au sol, être parvenu à encercler la ville de Gaza, où des quartiers entiers sont transformés en champs de ruines, pour y détruire les " centres " du mouvement islamiste.

Selon le Hamas, plus de 9.000 personnes, dont 3.760 enfants, ont été tuées dans les frappes israéliennes sur la bande de Gaza.

" Nous sommes au cœur de la campagne (militaire), nos succès sont impressionnants ", s’est félicité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu jeudi lors d’une visite d’une base militaire près de Tel-Aviv. Celui-ci a ajouté que les forces israéliennes avaient dépassé la périphérie de la ville de Gaza.

Il a toutefois reconnu que l’opération était " difficile " et qu’Israël enregistrait des " pertes douloureuses ". L’armée a fait état de 332 soldats tués depuis le 7 octobre, dont 24 depuis le début des opérations dans l’enclave.

Progression au sol des forces israéliennes en date du 3 novembre. (SIMON MALFATTO, AFP)
Progression israélienne difficile

Les affrontements se poursuivaient entre les factions palestiniennes et l’armée israélienne sur l’axe ouest-nord de la bande de Gaza, dans la matinée de vendredi.

Des vidéos postées par le Hamas montrent des combattants du groupe islamiste surgissant de tunnels pour attaquer les chars israéliens, dont la progression est rendue difficile par les destructions.

Pour la branche armée du Hamas, " Gaza constituera une malédiction pour Israël ". Les Israéliens doivent s’attendre au " retour de davantage de (leurs) soldats dans des sacs noirs ", a averti jeudi le porte-parole des brigades al-Qassam.

L’armée israélienne a indiqué avoir mené de nouvelles frappes à Gaza au cours de la nuit de jeudi à vendredi et y avoir combattu " un certain nombre d’unités terroristes " qui ont fait usage de " missiles antichars " et d’engins explosifs artisanaux.

Depuis la mi-octobre, l’armée israélienne appelle la population à fuir le nord de la bande de Gaza, notamment la ville de Gaza, très densément peuplée, où les bombardements ont rasé des quartiers entiers et où se concentre l’essentiel des opérations militaires.

Situation humanitaire catastrophique

Depuis près de quatre semaines, les 2,4 millions d’habitants de la bande de Gaza, assiégée, vivent sous les bombardements menés par Israël, dans une situation humanitaire catastrophique.

Depuis le 9 octobre, le " siège complet " imposé par Israël à la bande de Gaza prive la population de livraisons d’eau, de nourriture et d’électricité. Le territoire était déjà soumis à un blocus israélien terrestre, aérien et maritime depuis que le Hamas y a pris le pouvoir en 2007.

Un camion d’aide revient après avoir déchargé de l’aide humanitaire au poste frontière égyptien de Rafah avec la bande de Gaza, le 2 novembre 2023. (AFP)

Plus de 370 camions d’aide humanitaire sont arrivés depuis le 21 octobre selon l’ONU, qui réclame une aide plus massive.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a affirmé jeudi que 14 hôpitaux sur un total de 36 et deux centres spécialisés n’étaient plus opérationnels, en raison de la guerre et du manque de carburant.

Selon le Hamas, des frappes israéliennes, mardi et mercredi, sur le camp de réfugiés de Jabaliya (nord), le plus grand de la bande de Gaza, ont fait 195 morts et 120 disparus. Jeudi, l’ONU a annoncé que des frappes meurtrières avaient visé quatre de ses écoles dans le nord et le centre de la bande de Gaza, dont une dans le camp de Jabaliya.

Par ailleurs, des experts de l’ONU, dont la rapporteure spéciale sur la situation des droits humains dans les Territoires palestiniens occupés, ont estimé jeudi que le peuple palestinien courait " un grave risque de génocide ".

Malo Pinatel, avec AFP