Surpeuplés et extrêmement pauvres, les huit camps de réfugiés de la bande de Gaza datent de l’exode massif des Palestiniens lors de la guerre israélo-arabe consécutive à la proclamation de l’État d’Israël, le 14 mai 1948. Jusqu’au cessez-le-feu, en janvier 1949, ils sont plus de 760.000 Palestiniens à fuir les hostilités ou à être chassés de leurs terres, exode qu’ils désignent sous le nom de Nakba (catastrophe, en arabe). Environ 180.000 trouvent refuge dans la bande de Gaza, les autres se dirigent vers la Cisjordanie et les pays arabes voisins (Jordanie, Liban et Syrie). Ces Palestiniens en exil peuvent s’inscrire en tant que réfugiés auprès de l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), et des camps sont créés pour les accueillir à titre temporaire. Mais, depuis soixante-quinze ans, le "droit au retour" revendiqué par les Palestiniens est rejeté par Israël, en dépit d’une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU, non contraignante, adoptée le 11 décembre 1948.Les réfugiés palestiniens de la bande de Gaza – survivants de la guerre de 1948 et leur descendance – représentent environ 80% des 2,4 millions d’habitants, selon les données de l’UNRWA.

Dans ce territoire souffrant d’un taux de pauvreté extrêmement élevé (81,5%), l’agence de l’ONU fournit des services d’éducation et de santé, ainsi que des secours et des services sociaux.

Accueillant plus de 620.000 réfugiés, selon l’UNRWA, avant l’actuel conflit – qui a entraîné des déplacements massifs – les huit camps de la bande de Gaza couvrent moins de 6,5 km² du petit territoire de 362 km². Il s’agit des camps de Jabaliya, Beach Camp, Nuseirat, Maghazi, Deir el-Balah et Khan Younès.

Nés avec des tentes, les camps sont désormais constitués de bâtiments en dur, souvent rudimentaires et très rapprochés les uns des autres.

Les densités de population y sont parmi les plus élevées au monde, avec un taux de chômage atteignant 48,1% en 2022, des coupures d’électricité, des problèmes d’eau potable.

La crise humanitaire s’y est encore aggravée quand Israël a imposé le 9 octobre un "siège complet" à la bande de Gaza dont la population est alors privée d’eau, de nourriture et d’électricité. Le territoire était déjà soumis à un blocus israélien depuis que le mouvement islamiste palestinien Hamas y avait pris le pouvoir en 2007.

Des bombardements de l’armée israélienne ont endeuillé plusieurs camps de réfugiés, dont nombre d’habitations, ainsi que des hôpitaux et des écoles de l’UNRWA ont été endommagés ou détruits, notamment à Jabaliya, selon l’agence de l’ONU.

Ce camp de Jabaliya, situé dans le nord de la bande de Gaza, est le plus grand (1,4 km²), avec quelque 116.000 réfugiés. C’est là que débuta, en 1987, la première Intifada, la "guerre des pierres", marquant la révolte des Palestiniens contre l’occupation israélienne. L’UNRWA y dirige 26 écoles et deux centres de santé, tandis qu’un troisième est installé dans les environs.

Également dans le nord du territoire, Chati, connu sous le nom de Beach Camp, est l’un des plus surpeuplés avec plus de 90.000 réfugiés.

Dans le centre de la bande de Gaza, Bureij accueille environ 46.000 réfugiés. A proximité, se trouvent les camps de Nuseirat (85.000 réfugiés) et de Maghazi (33.000 réfugiés). Selon le ministère de la Santé du Hamas, 45 personnes ont été tuées samedi dans un bombardement israélien à Maghazi, qui a rasé sept immeubles.

Sur la côte méditerranéenne, Deir el-Balah, le plus petit des camps, occupe à peine 0,17 km² pour 26.000 habitants.

Celui de Khan Younès (sud) accueille plus de 88.000 réfugiés, selon l’UNRWA, qui y dirige 20 écoles.

À l’extrême sud du territoire, le camp de Rafah se situe près de la frontière égyptienne où sont massées des centaines de milliers de personnes qui ont fui le nord.

 

Maria Chami, avec AFP

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