Des centaines de personnes ont été évacuées de zones proches de la frontière russe, dans la région ukrainienne de Kharkiv, a déclaré le gouverneur régional samedi, au lendemain du lancement par la Russie d’une offensive terrestre transfrontalière surprise.

"Au total, 1.775 personnes ont été évacuées", a écrit le gouverneur Oleg Synegubov sur les réseaux sociaux, ajoutant que la Russie avait procédé à des tirs d’artillerie et de mortier sur 30 localités de la région, dans le nord-est ukrainien, au cours des dernières 24 heures.

Deux hommes de 50 et 48 ans ont été tués et deux autres blessés par une attaque à la bombe aérienne à Vovtchansk, près de la frontière, a indiqué le gouverneur.

Les forces russes ont fait de petites avancées dans la zone frontalière, dont elles avaient été repoussées il y a près de deux ans. La région de Kharkiv est en grande partie sous contrôle ukrainien depuis septembre 2022.

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a rapporté vendredi soir des "combats intenses" sur toute la ligne de front.

Une source militaire ukrainienne de haut rang a déclaré que les forces russes avaient avancé d’un kilomètre en Ukraine et tentaient de "créer une zone tampon" dans la région de Kharkiv et celle voisine de Sumy afin d’empêcher les attaques contre le territoire russe.

Les autorités de Kiev ont prévenu depuis des semaines que Moscou pourrait tenter d’attaquer les régions frontalières du nord-est, en poussant son avantage, alors que l’Ukraine est confrontée à des retards dans l’aide occidentale et à des pénuries de combattants.

L’armée ukrainienne a déclaré avoir déployé davantage de troupes dans la région où, selon M. Zelensky, les forces ukrainiennes utilisent l’artillerie et des drones pour contrecarrer l’avancée russe.

"Des unités de réserve ont été déployées pour renforcer la défense dans cette zone du front", a déclaré l’armée.

L’Institut américain pour l’étude de la guerre (Institute for the Study of War) a estimé vendredi que la Russie avait réalisé des "gains tactiques significatifs", mais que l’objectif principal de l’opération était "d’attirer les capacités humaines et le matériel ukrainiens d’autres secteurs critiques du front".

L’ISW a déclaré qu’il ne semblait pas s’agir d’une "opération offensive de grande envergure visant à envelopper, encercler et s’emparer de Kharkiv", la deuxième ville d’Ukraine.

Avec AFP