À l’ouverture d’une conférence humanitaire sur Gaza, à l’Élysée, jeudi, le président français, Emmanuel Macron, a appelé à une pause humanitaire "très rapide" qui serait suivie d’un cessez-le-feu, entre Israël et le Hamas. 

Le président français Emmanuel Macron a appelé jeudi à "œuvrer à un cessez-le-feu" entre Israël et le Hamas, à l’ouverture de la conférence humanitaire sur Gaza, qu’il a convoquée à Paris.

"Dans l’immédiat, c’est à la protection des civils qu’il nous faut travailler. Il faut pour cela une pause humanitaire très rapide et il nous faut œuvrer à un cessez-le-feu", a déclaré le chef d’État français. "Celui-ci doit pouvoir devenir possible", a-t-il ajouté.

Emmanuel Macron a martelé qu’il était "absolument indispensable" de protéger les civils de la bande de Gaza et qu’il ne pouvait y avoir de doubles standards en matière de protection de vies humaines. "Ce n’est pas négociable", a-t-il souligné.

Si le président a répété qu’Israël avait "le droit de se défendre et le devoir de protéger les siens", il a redit que le gouvernement israélien avait aussi "une éminente responsabilité (…) de respecter le droit et protéger les civils". "La lutte contre le terrorisme ne peut jamais aller sans règles", a-t-il poursuivi. Il a souligné que la situation humanitaire se dégradait "chaque jour davantage" à Gaza. L’ambition de la conférence qui se tient ce jeudi à Paris est d’"identifier les besoins en argent et en matériel pour les populations".

Il a également appelé à coordonner l’aide et à l’organiser de manière très concrète afin qu’elle puisse être acheminée.

"On a besoin d’un cessez-le-feu humanitaire. Il s’agit d’imposer le silence aux armes dans un but humanitaire", a déclaré de son côté Martin Griffiths, secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des affaires humanitaires.

Le petit territoire palestinien est sous blocus israélien depuis l’attaque sans précédent lancée en Israël le 7 octobre depuis Gaza par le Hamas, qui a fait plus de 1.400 morts, majoritairement des civils.

Les frappes de représailles d’Israël, qui s’est promis d’"anéantir" le Hamas, ont fait plus de 10.000 morts, essentiellement des civils, selon le mouvement islamiste palestinien.

La France va allouer cette année 80 millions d’euros supplémentaires à l’aide humanitaire destinée aux populations palestiniennes, atteignant un total de 100 millions d’euros, a en outre annoncé le président Macron. "Depuis le 7 octobre, la France a annoncé 20 millions d’euros d’aide humanitaire supplémentaires et nous allons porter cet effort à 100 millions d’euros pour 2023", a-t-il déclaré lors de la conférence. "J’appelle aujourd’hui aussi tous les pays présents à augmenter leurs contributions financières à l’égard de la population civile palestinienne via les Nations unies", a ajouté Emmanuel Macron, rappelant que l’ONU avait chiffré à 1,2 milliard de dollars les besoins des habitants de Gaza et de Cisjordanie. En outre, il a salué les diverses initiatives comme le parachutage sur Gaza de matériel de santé par la Jordanie, la mise en place d’un hôpital de campagne par les Émirats arabes unis, le projet de corridor maritime proposé par le président chypriote ou encore le pont aérien qui a été mis en œuvre par la Commission européenne.

"Je souhaite que la conférence d’aujourd’hui puisse nous aider aussi, peut-être, à agréger tous ces efforts" et à "gagner en efficacité", a-t-il poursuivi.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a de son côté rappelé que l’UE avait quadruplé son aide humanitaire en faveur des Palestiniens de la bande de Gaza et de Cisjordanie.

"La souffrance des Palestiniens dure depuis 75 ans", a souligné pour sa part le Premier ministre palestinien, Mohammed Shtayyeh. "Le temps est précieux. Six enfants sont tués par heure" à Gaza, a-t-il assuré.

Maria Chami, avec AFP