L’armée israélienne a mené une opération dans l’hôpital Al-Chifa de la bande de Gaza, accusant le Hamas d’utiliser l’établissement à des fins militaires. Les autorités israéliennes affirment avoir trouvé des armes, munitions et équipements du Hamas dans l’hôpital, tandis que le Hamas nie ces allégations. La pression internationale s’intensifie sur Israël pour protéger les civils palestiniens.

L’armée israélienne a effectué, mercredi, une opération dans le principal hôpital de Gaza avant d’en retirer ses soldats et ses chars, suscitant de vives inquiétudes internationales sur le sort des patients et des milliers de civils pris au piège.

L’armée israélienne accuse le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, d’utiliser l’hôpital Al-Chifa comme base militaire, le site représentant un objectif majeur dans sa guerre contre le mouvement islamiste.

Elle a dit mener depuis mercredi matin une "opération ciblée" dans l’établissement où se trouvent, selon l’ONU, environ 2.300 personnes, dont des patients, des soignants et des déplacés.

L’armée israélienne a dit avoir trouvé "des munitions, des armes et des équipements militaires" du mouvement islamiste palestinien Hamas dans l’hôpital Al-Chifa à Gaza où elle est intervenue militairement mercredi. Des affirmations réfutées par le ministère de la Santé de Gaza.

Les États-Unis ont corroboré mardi les affirmations de leur allié israélien sur une utilisation d’hôpitaux de Gaza à des fins militaires, des déclarations qui, selon le Hamas, donnent le "feu vert" à Israël pour "commettre de nouveaux massacres".

Mercredi, Washington a déclaré ne pas avoir "donné de feu vert aux opérations autour de l’hôpital Al-Chifa", pas plus qu’il ne le fait pour les autres décisions militaires d’Israël.

Au niveau diplomatique, et pour la première fois depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, le Conseil de sécurité de l’ONU a réussi à faire voter une résolution et a appelé mercredi à des "pauses et des couloirs humanitaires" dans la bande de Gaza. Une résolution immédiatement rejetée par Israël.

Le président français Emmanuel Macron a par ailleurs condamné "avec la plus grande fermeté" les bombardements d’infrastructures civiles.

Malgré les pressions internationales, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a averti qu’il n’y aurait "aucun endroit à Gaza" qu’Israël "n’atteindra pas, aucune cachette, aucun refuge".

La pression s’accentue à l’intérieur d’Israël sur le gouvernement Netanyahou pour qu’il obtienne la libération des otages. Environ 240 personnes avaient été enlevées le jour de l’attaque initiale du Hamas, selon les autorités israéliennes qui ont annoncé mercredi qu’une otage avait accouché à Gaza.

Selon l’agence Reuters, des médiateurs qataris ont tenté, mercredi, de négocier un accord entre le Hamas et Israël. L’accord proposé prévoyait la libération d’une cinquantaine d’otages civils de Gaza en échange d’un cessez-le-feu de trois jours. Le Hamas aurait accepté les termes de l’accord, mais Israël serait toujours en phase de négociations et n’a pas encore donné son accord.

Les hôpitaux du nord de la bande de Gaza, transformés en camps pour des milliers de Palestiniens fuyant les combats, ne fonctionnent plus pour la plupart, privés d’électricité et faute de carburant pour alimenter les générateurs.

Malgré une première livraison d’un peu plus de 23.000 litres de carburant mercredi via l’Égypte, l’ONU a averti que ses opérations d’aide à Gaza étaient "au bord de l’effondrement" et le chef des Affaires humanitaires des Nations unies a exhorté mercredi que cesse "le carnage à Gaza".

Depuis le 5 novembre, environ 200.000 Palestiniens, selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), ont fui le nord de la bande de Gaza, transformé en champ de ruines, après l’ouverture par Israël de "couloirs" d’évacuation.

Avec AFP