Encore un espoir qui s’amenuise pour les partisans d’une solution fédérale à la partition de Chypre. Le parti de droite nationaliste UBP a remporté les élections législatives anticipées en République turque de Chypre-Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara, selon des résultats officiels provisoires communiqués lundi.

L’UBP, favorable à une solution à deux Etats, était en effet donné favori par plusieurs sondages, devant le Parti turc républicain (CTP, gauche) favorable à un règlement avec les Chypriotes-grecs.

L’UBP a naturellement le soutien du président turc Recep Tayyip Erdogan, Ankara voyant d’un mauvais oeil la volonté de certains Chypriotes turcs de faire le choix d’un système fédéral pour une île codirigée avec la population grecque.

Pour ce scrutin, le débat sur la résolution du conflit chypriote n’a pas émergé lors de la campagne, tant la population, touchée de plein fouet par la crise économique, était plutôt inquiète par les des problèmes vitaux comme l’inflation, le pouvoir d’achat et le chômage.

Mais une partie des forces de gauche partisanes d’une solution fédérale avaient appelé à boycotter le scrutin, le parti de Chypre unifié (BKP) estimant notamment que " rien ne changera " tant que la communauté chypriote-turque ne sera pas " libérée du joug d’Ankara ".

Depuis l’invasion du nord de Chypre par l’armée turque en 1974 en réaction à un coup d’Etat de nationalistes chypriotes-grecs qui souhaitaient rattacher l’île méditerranéenne à la Grèce, la République de Chypre, membre de l’UE depuis 2004, est divisée en deux. Le gouvernement chypriote n’exerce son autorité que sur la partie sud de l’île, habitée en majorité par des Chypriotes-grecs.

La partie nord, où vivent principalement des Chypriotes-turcs et colons turcs, a été autoproclamée République turque de Chypre-Nord en 1983, et ses autorités ne sont reconnues que par Ankara.

Les négociations sur un règlement du conflit sont au point mort depuis 2017. En avril 2021, une tentative de relance des pourparlers organisée par l’ONU, qui contrôle une zone tampon entre les deux parties de l’île, s’est soldée par un échec.

En 2004, un plan de l’ONU destiné à réunifier l’île avait été soumis à référendum. Approuvé à près de 65% par les Chypriotes-turcs, l’accord avait été rejeté à plus de 75% par les Chypriotes-grecs au Sud.

Lundi, après ouverture de l’ensemble des urnes, le Parti de l’unité nationale du président chypriote-turc Ersin Tatar obtient 39,54% des voix et renforce sa présence au parlement de RTCN en raflant 24 sièges sur 50. Le Parti turc républicain (CTP, gauche) arrive en seconde position avec 32,04% des suffrages et obtient 18 sièges, selon la Commission électorale suprême (YSK).

Avec AFP

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