L’Iran et Cuba ont affirmé, lundi, à l’occasion de la première visite d’un président cubain à Téhéran depuis 22 ans, leur volonté de coopérer davantage pour faire face aux sanctions américaines frappant les deux pays.

"Ce qui peut neutraliser l’impact des sanctions est l’échange de compétences entre les deux pays", a déclaré le président iranien, Ebrahim Raïssi, au cours d’une déclaration avec son homologue Miguel Diaz-Canel, arrivé la veille à Téhéran, après avoir participé à la conférence de l’ONU sur les changements climatiques (COP28) à Dubaï.

"Il existe une forte détermination à renforcer les relations" entre l’Iran et Cuba, dont "le point commun est qu’ils s’opposent au système de domination" organisé par les États-Unis, a-t-il ajouté, tandis que M. Diaz-Canel mettait en cause "l’impérialisme américain".

Les deux présidents ont approuvé sept accords de coopération dans les secteurs de la santé, de l’agriculture, des technologies ou des mines.

Cuba est sous embargo depuis 1962 et est inscrit sur la liste américaine des pays soutenant le terrorisme, tout comme l’Iran, soumis à un sévère régime de sanctions liées notamment au dossier nucléaire.

Cuba traverse sa pire crise économique depuis la disparition des subsides soviétiques dans les années 1990, et est confronté à des pénuries de nourriture, de médicaments et de carburants. Les Iraniens sont, pour leur part, confrontés à une forte inflation.

La dernière visite en date d’un président cubain en Iran a été celle de Fidel Castro en 2001, tandis que M. Raïssi a été accueilli en juin à La Havane, étape finale d’une tournée dans des "pays amis" en Amérique latine, notamment le Venezuela.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP