L’armée israélienne a encore accentué sa pression, mardi, sur le Hamas, désormais à "son point de rupture", selon elle, dans la bande de Gaza assiégée, où la population civile tente d’échapper aux bombes dans des conditions humanitaires chaque jour plus désespérées.

Depuis plusieurs jours, les combats terrestres accompagnés de frappes aériennes font rage entre soldats israéliens et combattants islamistes dans le secteur de Khan Younès, la grande ville du sud, où s’étaient réfugiés des centaines de milliers de civils après avoir fui la guerre dans le nord du territoire palestinien.

Poussés à fuir à nouveau, des dizaines de milliers d’entre eux s’abritent à présent dans des camps de fortune dans la ville voisine de Rafah, à la frontière avec l’Égypte, où la nourriture se fait rare malgré des distributions limitées d’aide humanitaire.

Dans le nord du territoire, le ministère de la Santé à Gaza a affirmé que l’armée avait lancé, mardi, une attaque contre l’hôpital Kamal Adwan, après l’avoir "assiégé et bombardé" depuis plusieurs jours.

Plusieurs hôpitaux de Gaza ont été pris dans les combats depuis le début de la guerre le 7 octobre, Israël accusant le Hamas d’y avoir installé des infrastructures et d’utiliser ainsi des civils comme des "boucliers humains".

La situation dans la bande de Gaza est "apocalyptique", a averti lundi soir le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, estimant que le niveau de destruction dans le territoire était "plus ou moins, voire supérieur" à celui de l’Allemagne lors de la Seconde Guerre mondiale.

Après de nombreuses frappes israéliennes lundi sur Khan Younès et sur Rafah, un raid israélien a fait 12 morts et des dizaines de blessés dans la nuit à Rafah, selon l’agence de presse palestinienne Wafa.

Mardi matin, à Rafah, comme chaque jour, des survivants fouillaient les ruines à mains nues dans le quartier de Zorob après une frappe nocturne, selon des images de l’AFP.

Selon l’ONU, plus de la moitié des habitations ont été détruites ou endommagées par la guerre dans la bande de Gaza, où 1,9 million de personnes ont été déplacées, soit 85% de la population.

La ville de Rafah s’est transformée en un gigantesque camp où des centaines de tentes ont été montées à la hâte avec des bouts de bois, des bâches en plastique et des draps.

Lundi soir, l’armée israélienne a annoncé la mise en place d’un point de contrôle supplémentaire pour l’inspection des camions avant leur entrée à Gaza par le poste-frontière de Rafah, une mesure qui devrait "doubler" selon elle la quantité d’aide entrant dans le territoire palestinien.

Cette mesure intervient avant une réunion spéciale, mardi, de l’Assemblée générale de l’ONU sur la situation humanitaire à Gaza après le veto américain, vendredi, à une résolution du Conseil de sécurité qui appelait à un "cessez-le-feu humanitaire".

L’Assemblée, dont les résolutions ne sont pas contraignantes, pourrait à nouveau se prononcer sur une résolution appelant à un "cessez-le-feu humanitaire immédiat" et à la libération "immédiate et inconditionnelle" de tous les otages.

Maria Chami, avec AFP

 

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