Un plaidoyer de la dernière chance: le président ukrainien Volodymyr Zelensky multipliait mardi les réunions à Washington pour éviter que les États-Unis ne coupent l’aide militaire vitale pour l’effort de guerre ukrainien.

Vêtu d’un pull noir portant un trident, l’emblème de l’Ukraine, et d’un pantalon kaki, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, en visite aux États-Unis, s’est entretenu avec des membres du Sénat, la chambre haute tenue par le parti démocrate du président Joe Biden.

" Il a dit clairement (…) que si nous perdons, Poutine gagnera, et ce sera très dangereux pour les États-Unis ", a commenté après l’entrevue le chef de file des sénateurs démocrates, Chuck Schumer.

Selon lui, Volodymyr Zelensky a martelé qu’il avait besoin " rapidement " d’une nouvelle assistance américaine, pour soutenir son armée et pour éviter l’effet délétère d’une désaffection des États-Unis sur les autres alliés européens de Kiev.

Le président ukrainien a ensuite entamé sa réunion la plus difficile, avec des élus de la Chambre des représentants, contrôlée par les républicains: c’est là que les réticences à soutenir davantage l’Ukraine sont les plus vives.

La Russie, bien consciente de l’érosion du soutien des États-Unis, en particulier avec l’échec cet été de la contre-offensive ukrainienne, a revendiqué mardi des avancées " significatives " dans la région méridionale de Zaporijjia.

Moscou " semble croire qu’une impasse militaire pendant l’hiver va saper le soutien occidental à l’Ukraine ", la Russie est donc " déterminée à pousser " sur tout le front, a averti la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, Adrienne Watson.

C’est la troisième fois en un an que Volodymyr Zelensky vient plaider sa cause devant le Congrès américain, qui a engagé plus de 110 milliards de dollars depuis le début de l’invasion russe en février 2022.

Mais le Parlement bute sur le nouveau volet réclamé par Joe Biden — quelque 61 milliards de dollars.

Les démocrates sont favorables à cette nouvelle enveloppe. Les républicains n’y sont pas totalement opposés, mais exigent en retour des changements majeurs de la politique migratoire des États-Unis.

Le Kremlin a lui estimé mardi que toute nouvelle aide américaine était vouée au " fiasco ".

La Russie, qui a tourné son économie vers l’effort de guerre, pousse toujours plus fort dans l’est et le sud de l’Ukraine.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP