L’hôpital Al-Ahli Arab, situé au nord de la bande de Gaza, a été pris d’assaut par l’armée israélienne mardi 19 décembre, selon des informations rapportées par son directeur. Ce dernier a aussi indiqué que son établissement n’était désormais plus opérationnel à la suite de cette attaque, laquelle a fragilisé encore plus un système en lambeaux.

L’hôpital Al-Ahli Arab, l’un des derniers encore en service dans le Nord de la bande de Gaza, a cessé de fonctionner mardi après avoir été pris d’assaut par l’armée israélienne, a indiqué son directeur.

L’armée israélienne a assiégé cet hôpital de la ville de Gaza, arrêté plusieurs médecins, infirmiers et blessés, et détruit une partie de l’enceinte, a affirmé à l’AFP le directeur de l’établissement, le médecin Fadel Naïm.

"L’intrusion de l’armée de l’occupation a mis l’hôpital hors service. Nous ne pouvons pas accueillir de patients, ni des blessés", a-t-il dit à l’AFP.

Quatre personnes blessées lundi par des tirs israéliens alors qu’elles se trouvaient dans l’hôpital ont succombé mardi, a-t-il ajouté.

Al-Ahli Arab, aussi appelé hôpital baptiste, avait déjà été endommagé après une explosion sur son parking, le 17 octobre, qui avait causé plus de 400 morts selon les autorités du Hamas.

Le Hamas a imputé cette explosion à une frappe d’Israël, qui a démenti, affirmant avoir des "preuves" qu’il s’agissait d’un tir manqué du Jihad islamique palestinien.

Le porte-parole du ministère de la Santé à Gaza, Ashraf al-Qidreh, a par ailleurs affirmé mardi qu’un autre hôpital du Nord de la bande de Gaza, Al-Awda, situé à Jabaliya, avait été transformé "en caserne" par l’armée israélienne.

Selon lui, l’armée israélienne détient dans l’hôpital 240 personnes, "dont 80 membres du personnel soignant et 40 malades", et a arrêté son directeur, le docteur Ahmad Mhanna.

La situation humanitaire, déjà catastrophique, ne cesse d’empirer dans la bande de Gaza en raison des bombardements israéliens, selon les organisations de secours qui y opèrent.

Les pénuries d’eau, d’électricité, de vivres restent criantes, malgré l’arrivée d’aide humanitaire.

Dimanche, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirmait que l’hôpital Al-Ahli Arab recevait "les patients critiques" de l’hôpital voisin Al-Chifa "pour des interventions chirurgicales".

Al-Chifa, plus grand complexe hospitalier de la bande de Gaza, ne fonctionne plus qu’a minima et avec une équipe très réduite, après avoir été visé en novembre par une opération d’envergure de l’armée israélienne qui accuse le Hamas de s’en servir comme centre de commandement.

L’écosystème de santé de Gaza est fortement déstabilisé, avec moins d’un tiers des hôpitaux toujours –partiellement – opérationnels, d’après l’ONU.

Des hôpitaux ont été touchés à plusieurs reprises par des frappes israéliennes depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas, déclenchée après une attaque sans précédent du mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre.

Au total, 1.140 personnes, en majorité des civils, ont été tuées ce jour-là, selon un décompte de l’AFP à partir des derniers chiffres officiels israéliens.

En représailles, Israël, qui a promis de détruire le mouvement islamiste, bombarde depuis le 7 octobre la bande de Gaza où près de 19.670 personnes, en majorité des civils, ont été tuées, d’après le gouvernement du Hamas.

Malo Pinatel, avec AFP