Journée chômée, circulation perturbée, électricité coupée: d’abondantes chutes de neige ont chamboulé la vie quotidienne mardi à Athènes et paralysé le trafic aérien à l’aéroport d’Istanbul, l’un des plus fréquentés d’Europe.

Si trois vols ont été autorisés à atterrir à Istanbul mardi matin, la situation restait chaotique à l’aéroport de la mégalopole turque, où de nombreux touristes exaspérés, bloqués à l’intérieur des terminaux, attendaient leurs avions, selon un photographe de l’AFP.

Certains crient " un hôtel, un hôtel! " pour réclamer un hébergement après une nuit passée à même le sol gelé.

D’autres ne décolèrent pas, dans l’impossibilité de fumer notamment, coincés depuis la veille derrière les portiques de sécurité.

" Une seule des trois pistes est maintenant ouverte au trafic ", a indiqué à l’AFP un responsable de l’aéroport.

La principale compagnie aérienne turque, Turkish Airlines, a annoncé que ses vols au départ d’Istanbul ne reprendraient pas avant mardi minuit mais ses passagers se plaignaient de ne pas être tenus au courant.

Des images partagées sur les réseaux sociaux montraient des passagers dormant sur les fauteuils ou par terre dans les terminaux.

A Athènes, la paralysie du réseau routier, recouvert d’un épais manteau blanc, en particulier sur le périphérique autoroutier Attiki Odos, a contraint le gouvernement grec à décréter deux journées chômées mardi et mercredi.

Tous les services publics et privés ont été suspendus en Attique, la région d’Athènes, et sur certaines îles enneigées, à l’exception des services essentiels.

Mardi a été déclaré jour chômé aussi dans plusieurs provinces turques.

" Athènes n’est pas habitué à un tel volume de neige ", a déclaré à l’AFP Alexia, une quinquagénaire de Néo Psychiko, un quartier du nord de la capitale grecque.

Dans les rues d’Athènes, la circulation des bus et des trolleys est à l’arrêt. Il est impossible de circuler, les chaussées restent encombrées d’amas de neige, de branches d’arbres cassées et de voitures en panne ou abandonnées par leurs occupants.

Sur le périphérique à péage qui encercle Athènes et dessert l’aéroport, " 3.500 automobilistes " ont dû être évacués dans la nuit après avoir été piégés par des chutes de neiges " exceptionnelles ", a rapporté mardi le ministre grec de la Protection civile et du Changement climatique, Christos Stylianides.

Couvertures, nourriture, bouteilles d’eau ont été distribués aux automobilistes et nombre d’entre eux ont dû abandonner leurs véhicules sur la chaussée recouverte de neige, alors que la température tombait en dessous de zéro.

Certains automobilistes furieux ont appelé les stations de radio pour critiquer le gouvernement et la société de gestion du périphérique pour " ce chaos ". Sur Twitter, le hashtag #AttikiOdos a explosé.

Christos Stylianides s’est " excusé " pour les incidents sur le périphérique mais a renvoyé la responsabilité à la société de gestion qui " n’a pas réussi à laisser ouvert cet axe très fréquenté ".

La société d’Attiki Odos s’est également excusée pour ces " incidents inédits " mais a souligné que les problèmes étaient dus " soit à des pannes de véhicules, soit au manque d’expérience des automobilistes dont certains ont eu peur ".

Sous la pression du gouvernement, elle a promis " 2.000 euros " de dommages-intérêts par voiture bloquée sur l’autoroute qu’elle gère.

Le parquet d’Athènes a ouvert une enquête pour rechercher les responsabilités des " perturbations et entrave à la circulation ", selon une source judiciaire.

Le courant a été coupé en plusieurs coins de l’Attique.

" Je n’ai pas d’électricité depuis hier soir (lundi), c’est la honte, si j’étais plus jeune, je quitterais la Grèce ", s’est indigné auprès de l’AFP Dionyssis Kiourkakis, un Athénien de 79 ans.

A l’exception du périphérique, resté fermé mardi, " la quasi-totalité des axes majeurs (d’Athènes) ont rouvert " à la circulation, s’est félicité le gouverneur de l’Attique George Patoulis, prévenant toutefois sur la chaîne publique ERT TV que d’autres chutes de neige sont attendues dans la soirée.

Mais sur l’île d’Eubée, ravagée par des feux de forêt inédits l’été dernier, les routes restaient coupées. Comme sur d’autres îles des Cyclades, privées en outre de moyens de transport maritime à cause des vents forts.

AFP

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