En solidarité avec le peuple palestinien à Gaza, les principales églises de Syrie ont décidé d’annuler les festivités de Noël et de les remplacer par des célébrations religieuses. Une sobriété de mise pour cette " triste année ".

Les rues de la Syrie sous contrôle gouvernemental ne connaîtront pas de festivités de Noël cette année, les principales églises ayant restreint les festivités à des prières, en solidarité avec les victimes de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

" En Palestine, le lieu de naissance de Jésus-Christ, les gens souffrent ", dit à l’AFP l’archevêque catholique syriaque d’Alep, Mgr Dionysius Antoine Shahda.

Le quartier d’Azizia, dans le nord de la Syrie, abrite traditionnellement un marché de Noël animé et ses ruelles scintillent de lumières et de bibelots chaque année à la même période. Mais cette année, la place est presque déserte et aucune décoration de Noël n’y est visible.

" Nous avons annulé toutes les célébrations officielles et les réceptions dans nos églises par solidarité avec les victimes des bombardements à Gaza ", explique l’archevêque.

Selon le gouvernement du Hamas, plus de 20.000 personnes, majoritairement des femmes, des adolescents et des enfants, ont été tuées dans la guerre qui se poursuit à Gaza depuis le 7 octobre.

Une " année très triste "

" Compte tenu des circonstances, en particulier à Gaza ", les principales églises syriennes ont déclaré dans un communiqué commun l’annulation des festivités de Noël, limitant les célébrations à des cérémonies religieuses.

Avant l’éclatement de la guerre civile en 2011, la Syrie comptait environ 1,2 million de chrétiens, mais beaucoup ont fui depuis. Bien que les festivités aient progressivement repris ces dernières années avec la reprise en main de vastes pans du territoire par les forces gouvernementales, la guerre en cours a changé la donne.

À Damas, une atmosphère morose règne désormais, les festivités se limitant à un seul marché.

La cathédrale Mariamite de la capitale, siège de l’Église orthodoxe grecque d’Orient, a modestement orné sa cour en y installant un petit sapin.

Rachel Haddad, une habitante de Damas âgée de 66 ans, explique être restée accrochée à son téléphone pendant plus de deux mois pour suivre les nouvelles de la guerre à Gaza, et qu’elle n’a pas eu le cœur à faire un sapin de Noël. " C’est une année très triste. Elle a commencé par le tremblement de terre et s’achève par la guerre de Gaza ", déplore Mme Haddad, en référence au séisme du 6 février qui a fait 55.000 morts en Syrie et en Turquie voisine. " Il n’y a pas eu d’occasion de se réjouir ", souffle-t-elle, attribuant également la morosité ambiante à la situation économique qui prévaut en Syrie, marquée par des pénuries de carburant récurrentes et des coupures d’électricité chroniques.

Avec AFP