Le Bureau de contrôle des avoirs étrangers du Trésor américain (Office of Foreign Assets Control ou OFAC) a imposé des sanctions à une personne et à trois entités iraniennes, accusées d’avoir facilité le flux d’aide financière iranienne aux Houthis, leur permettant ainsi de " développer leurs activités déstabilisatrices en Mer Rouge ".

Il s’agit du directeur de l’Association des changeurs à Sanaa et trois maisons de change au Yémen et en Turquie. Ce réseau est accusé d’avoir facilité le transfert de millions de dollars aux Houthis sous la direction de Sa’id al-Jamal, sanctionné par les États-Unis et affilié au Corps des gardiens de la révolution islamique – Force Al-Qods (CGRI-FQ) de l’Iran.

Le réseau de Sa’id al-Jamal s’appuie sur un réseau de maisons de change basées dans tout le Moyen-Orient pour faciliter le mouvement des fonds iraniens vers les sociétés financières alignées sur les Houthis au Yémen.

Selon l’OFac, Al Aman Kargo Ithalat Ihracat Ve Nakliyat Limited Sirketi (Al Aman), basée à Türkiye, sert de point de passage pour l’argent envoyé par les bailleurs de fonds iraniens des Houthis aux entreprises du groupe au Yémen. Le CGRI-FQ a déposé des millions de dollars à Al Aman pour les expédier ensuite au Yémen, où les fonds sont finalement déposés sur les comptes de Nabco Money Exchange and Remittance Co. (Nabco), une société qui a succédé à Al-Hadha Exchange Co. sanctionnée par les États-Unis et créée après que Washington eut sanctionné cette maison de change.

Nabco, dirigée par Nabil Ali Ahmed Al-Hadha (Nabil Al-Hadha), président de l’Association des changeurs dans les zones contrôlées par les Houthis à Sanaa, sert d’intermédiaire financier pour transférer des fonds vers et depuis le Yémen et a reçu des millions de dollars de cette manière de la part du CGRI-FQ pour le compte du réseau de Sa’id al-Jamal. Des millions de dollars ont également transité par les comptes de Nabil Al-Hadha en Turquie, pour être ensuite déposés sur des comptes affiliés aux Houthis au Yémen. Ces fonds sont ensuite convertis en rials yéménites par la société Al Rawda Exchange and Money Transfers Company (Al Rawda), basée au Yémen et dirigée par les Houthis, afin de dissimuler cette opération, toujours selon l’OFAC.

Sa’id al-Jamal a travaillé avec des responsables iraniens pour transférer de l’argent sur des comptes basés à Al Rawda, qui sert également d’intermédiaire pour transférer des fonds du ministère de la Défense, contrôlé par les Houthis, aux combattants de première ligne du groupe.

Alalamiyah et Al-Hadha Exchange Co. ont déjà été sanctionnés le 22 février 2023, pour avoir matériellement aidé, parrainé ou fourni un soutien financier, matériel ou technologique à Sa’id al-Jamal, ou encore des biens ou des services à son intention ou en sa faveur.

" L’action d’aujourd’hui souligne notre détermination à restreindre le flux illicite de fonds vers les Houthis, qui continuent de mener des attaques dangereuses contre le transport maritime international et risquent de déstabiliser davantage la région ", a déclaré le sous-secrétaire au Trésor pour le terrorisme et le renseignement financier, Brian E. Nelson. " Les États-Unis, avec leurs alliés et partenaires, continueront à cibler les principaux réseaux de facilitation qui permettent les activités déstabilisatrices des Houthis et de leurs soutiens en Iran ", a-t-il ajouté.