L’armée israélienne continue de bombarder Gaza et le sud du Liban, où elle a tué dans la nuit du 3 au 4 janvier plusieurs dizaines de Palestiniens et au moins 4 Libanais. Dans un contexte de vives tensions dans la région, après l’assassinat du numéro 2 du Hamas, Saleh el-Arouri, dans la banlieue sud de Beyrouth le 2 janvier, et l’attentat meurtrier en Iran le 3 janvier, le secrétaire d’État américain Antony Blinken s’apprête à effectuer une nouvelle tournée au Moyen-Orient. 

De nouveaux bombardements de l’armée israélienne sur la bande de Gaza dans la nuit de mercredi à jeudi ont fait des dizaines de morts, selon le Hamas, deux jours après l’élimination d’un haut dirigeant du mouvement islamiste palestinien au Liban, qui fait craindre un embrasement dans la région.

Près de trois mois après le début de la guerre, des frappes et tirs d’artillerie particulièrement intenses ont touché au cours de la nuit Khan Younès, grande ville du sud de la bande de Gaza particulièrement visée par l’armée israélienne depuis plusieurs jours déjà, selon un correspondant de l’AFP.

Le ministère de la Santé du Hamas, au pouvoir dans la bande Gaza depuis 2007, a fait état de dizaines de morts et de plus de 100 blessés. Depuis le début des hostilités le 7 octobre, 22.313 personnes, majoritairement des femmes, adolescents et enfants, ont été tuées, soit près de 1% de la population de ce territoire de 2,4 millions d’habitants, selon le dernier bilan du mouvement islamiste palestinien classé organisation " terroriste " par les Etats-Unis, Israël et l’Union européenne.

Les craintes de voir cette guerre embraser le Moyen-Orient se sont encore accrues après l’élimination mardi du numéro 2 du Hamas, Saleh el-Arouri, dans la banlieue sud de Beyrouth, par une frappe attribuée à Israël.

Israël n’a pas revendiqué cette élimination, mais a été pointé du doigt immédiatement par le Hamas et son allié libanais du Hezbollah. A Washington, un responsable américain a lui aussi affirmé que l’élimination de Saleh al-Arouri, qui a eu lieu dans un fief du Hezbollah libanais, avait été réalisée par une frappe israélienne.

Dans ce contexte, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s’apprête à effectuer une nouvelle tournée au Moyen-Orient dans l’espoir d’apaiser les tensions. Il quittera jeudi soir Washington pour son quatrième voyage dans la région depuis le début de la guerre à Gaza, avec une étape prévue sur le sol israélien, a indiqué mercredi soir un responsable américain.

Mercredi, une double explosion qui a fait 84 morts en Iran près de la tombe du général Qassem Soleimani, ex-architecte des opérations iraniennes au Moyen-Orient, le jour même où l’Iran commémorait le quatrième anniversaire de sa mort, a encore accentué les tensions.

L’Iran a affirmé qu’Israël et les Etats-Unis étaient derrière cet attentat, des allégations aussitôt réfutées par Washington et qui n’ont pas été commentées par Israël.

Le chef du Hezbollah pro-iranien, Hassan Nasrallah, a, lui, mis en garde Israël contre une nouvelle escalade après la mort de Saleh el-Arouri, qui doit être inhumé jeudi dans le camp palestinien de Chatila, à Beyrouth.

" Pour le moment, nous combattons sur le front de façon calculée (…) mais si l’ennemi pense lancer une guerre contre le Liban, nous combattrons sans limites, sans restrictions et sans frontières (…), nous ne craignons pas la guerre ", a-t-il déclaré lors d’une allocution télévisée mercredi soir.

En Israël, le chef d’état-major de l’armée, Herzi Halevi, a indiqué que ses troupes étaient en état d’alerte à la frontière avec le Liban, théâtre quasi quotidien d’échanges de tirs depuis le début de la guerre entre Israël et le Hamas.

Jeudi matin, le Hezbollah a annoncé la mort de quatre de ses combattants dans le sud du Liban, ce qui porte à 129 le total de ses pertes dans les affrontements avec Israël depuis près de trois mois.

Avec AFP

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