Les États du Golfe ont vivement condamné, jeudi 4 janvier, les propos de deux ministres israéliens extrémistes portant sur des déplacements forcés de la population palestinienne de Gaza. Ces condamnations ont aussi trouvé un écho en Europe et aux États-Unis.

L’Arabie saoudite, le Qatar, le Koweït et les Émirats arabes unis ont condamné jeudi les propos de deux ministres israéliens appelant les Palestiniens à quitter la bande de Gaza.

Le ministre israélien de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, avait appelé lundi à un retour de colons juifs à Gaza après la guerre en cours. Il "encourageait" par ailleurs la population palestinienne à émigrer, au lendemain d’un appel similaire de son collègue d’extrême droite, le ministre des Finances, Bezalel Smotrich.

Le royaume "condamne et rejette catégoriquement les commentaires des deux ministres", a affirmé le ministère saoudien des Affaires étrangères dans un communiqué.

Il a appelé la communauté internationale à agir face à la "persistance" du gouvernement israélien à violer les lois internationales "par ses déclarations et ses actes".

Le Qatar, qui a joué un rôle de médiateur dans la trêve entre Israël et le Hamas à la fin novembre, a, lui aussi, "condamné dans les termes les plus fermes" les propos des deux ministres.

"La politique de punition collective et de déplacement forcé pratiquée par les autorités d’occupation contre les habitants de Gaza ne changera pas le fait que Gaza est une terre palestinienne et qu’elle restera palestinienne", a-t-il ajouté dans un communiqué publié par le ministère des Affaires étrangères.

Déclarations extrémistes

Le Koweït a emboité le pas à ses voisins du Golfe et mis en garde contre les "plans israéliens visant à déplacer les habitants de Gaza en particulier, et le peuple palestinien en général".

Les Émirats arabes unis, qui ont normalisé leurs relations avec Israël en 2020, ont également dénoncé "dans les termes les plus forts les déclarations extrémistes" des deux ministres.

Le ministère émirati des Affaires étrangères "exprime son rejet catégorique de ces déclarations offensantes et de toutes les pratiques (…) qui menacent d’aggraver l’escalade et l’instabilité dans la région", a-t-il affirmé dans un communiqué.

Les propos des deux ministres israéliens ont aussi été dénoncés par les États-Unis, la France et l’Union européenne.

Le gouvernement du Premier ministre, Benjamin Netanyahou, alliant des partis de droite, d’extrême droite et des formations juives ultraorthodoxes, est déjà accusé d’avoir largement renforcé le poids des colons en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Avec AFP