Israël soutient avoir "démantelé la structure militaire" du Hamas, dans le nord de Gaza, à l’heure où sa guerre contre le mouvement islamiste palestinien entre, dimanche, dans son quatrième mois, sur fond de crainte d’embrasement régional.

Tôt dimanche, des témoins ont fait état de frappes aériennes israéliennes à Khan Younès, principale ville du sud de la bande de Gaza et nouvel épicentre des affrontements entre l’armée israélienne et le Hamas, l’agence palestinienne Wafa dénombrant de nombreux morts et blessés.

L’ONG Médecins sans frontières (MSF) a annoncé, dans la nuit, avoir évacué son personnel d’un hôpital du centre de Gaza. "La situation est devenue si dangereuse que certains membres de notre équipe vivant dans le quartier n’étaient même pas en mesure de quitter leurs maisons en raison des menaces constantes des drones et des tireurs d’élite", déclare sur X Carolina Lopez, coordonnatrice des services d’urgence de MSF à Gaza.

En Cisjordanie, un raid des forces israéliennes a coûté la vie à six Palestiniens à Jénine, selon l’Autorité palestinienne. Une femme officier d’Israël a par ailleurs été tuée dans une explosion.

"Un bombardement de l’occupation israélienne sur un groupe de citoyens a fait six morts à Jénine", indique le ministère de la Santé de l’Autorité Palestinienne (AP), qui siège en Cisjordanie.

"La guerre ne doit pas s’arrêter tant que nous n’aurons pas atteint (nos objectifs, ndlr)" qui sont "d’éliminer le Hamas, de récupérer les otages et de faire en sorte que Gaza ne soit plus une menace pour Israël", déclare samedi soir le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou pour marquer les trois mois de guerre.

Des manifestants anti-gouvernementaux israéliens se sont rassemblés samedi soir à Tel-Aviv, appelant à des élections anticipées et à la démission du gouvernement.

À Paris, et dans plusieurs villes de province en France, des milliers de personnes ont marché en faveur d’un "cessez-le-feu" et en soutien à la population de Gaza.

"Israël a proclamé son objectif d’éradiquer le Hamas. Il doit y avoir un autre moyen d’éradiquer le Hamas qui ne provoquerait pas autant de morts", plaide samedi le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, en visite au Liban, où il a jugé "absolument nécessaire" d’éviter un conflit régional.

La ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a appelé, samedi, son homologue iranien, Hossein Amir-Abdollahian, à exhorter "l’Iran et ses affidés" à cesser "immédiatement leurs actions déstabilisatrices" à l’heure où "le risque d’embrasement régional n’a jamais été aussi important".

Le chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, sera en Jordanie dimanche, dans le cadre d’une tournée au Moyen-Orient visant à juguler cette escalade.

Maria Chami, avec AFP

 

Abonnez-vous à notre newsletter

Newsletter signup

Please wait...

Merci de vous être inscrit !