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Jeudi, l’ancien conseiller politique d’Emmanuel Macron, Stéphane Séjourné, a été nommé nouveau ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de Gabriel Attal, à la place de Catherine Colonna. Il hérite d’une situation internationale plus explosive que jamais, avec la guerre en Ukraine, ou encore le conflit au Proche-Orient, notamment avec la question libanaise.

Il est le nouveau visage de la diplomatie française. Âgé de 38 ans, Stéphane Séjourné a été nommé jeudi ministre des Affaires étrangères du gouvernement de Gabriel Attal, succédant à Catherine Colonna. Il devient ainsi le plus jeune locataire du Quai d’Orsay, dans le gouvernement du plus jeune Premier ministre du plus jeune président de la Cinquième république… Tout un symbole.

La passation de pouvoirs entre Catherine Colonna et son successeur a eu lieu ce vendredi 12 janvier. "Je mesure l’honneur qui m’est fait aujourd’hui. Représenter mon pays dans le monde, porter sa voix singulière, sa conception de la dignité humaine, est une charge lourde. Je remercie le président de la République et le Premier ministre pour leur confiance", a écrit le nouveau ministre français des Affaires étrangères dans un message relayé sur X (anciennement Twitter).

Originaire de Versailles, venant de la gauche, Stéphane Séjourné est un proche d’Emmanuel Macron, dont il a été le conseiller politique avant même son élection à la magistrature suprême en 2017. Au sein de la sphère politique française, Stéphane Séjourné est le secrétaire général du parti présidentiel "Renaissance" (anciennement "En marche") depuis septembre 2022. Avant sa nomination à la tête du Quai d’Orsay, il a également été élu député européen depuis 2019, et présidait le groupe "Renew Europe" (centriste) au Parlement européen depuis 2021.

Dans un message diffusé sur X le jour de sa nomination comme chef de la diplomatie française, il a cependant indiqué qu’à la demande du locataire de l’Élysée, il restera à la tête du parti "Renaissance". "Je proposerai au parti une nouvelle organisation de la direction et du bureau exécutif en vue des élections européennes, sur lesquelles je me déporterai le temps de la campagne", a-t-il ajouté.

Des dossiers qui ne vont pas manquer

M. Séjourné bénéficie d’un solide bagage européen de par ses fonctions. Le journal français Les Échos parle même d’un "spécialiste de l’Europe au Quai d’Orsay". Une qualité qui pourrait être utile pour le gouvernement français à cinq mois des élections européennes, pour lesquelles l’extrême droite domine les sondages, mais aussi dans le contexte de la guerre en Ukraine, où la France soutient Kiev. "Il apportera au gouvernement sa connaissance de première main des équilibres européens, sujet clé pour Emmanuel Macron, et un épais carnet d’adresses dans tous les pays de l’UE", développe le journal.

Les autres dossiers ne manquent par ailleurs pas, le nouveau ministre héritant d’une situation internationale plus explosive que jamais, à travers notamment le conflit au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, ou encore les relations entre la France et le continent africain.

Autre question qui se pose: la nomination de M. Séjourné aura-t-elle un impact sur la politique française au Liban, à l’heure où Paris et bien d’autres s’inquiètent d’une possible expansion du conflit au pays du Cèdre? Il se pourrait que non, les principaux protagonistes de la politique étrangère française sur le dossier libanais restant en place. Sébastien Lecornu a conservé son poste de ministre des Armées et Jean-Yves Le Drian celui d’envoyé spécial du président de la République pour le Liban. Ce dernier doit d’ailleurs se rendre prochainement à Beyrouth.