Selon l’Union européenne, les attaques régulières des Houthis ont fait baisser de 22% le trafic maritime en mer Rouge. La mer Rouge est un passage essentiel pour le commerce international, car elle donne accès au canal de Suez.

Le trafic maritime en mer Rouge a chuté de 22% en un mois, en raison des attaques des rebelles houthis qui, à plus long terme, pourraient avoir un impact sur les prix, a déclaré mardi le commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis.

"Le trafic maritime a baissé de 22% en un mois, mais il ne s’est pas totalement arrêté", a déclaré M. Dombrovskis lors d’une conférence de presse, à l’issue d’une réunion informelle des ministres européens en charge du commerce international.

Cette baisse devrait s’accentuer à l’avenir en raison de la décision de nombreux armateurs d’emprunter une autre route maritime, contournant l’Afrique par le cap de Bonne Espérance, a-t-il ajouté.

La mer Rouge, qui donne accès au canal de Suez, est essentielle pour le commerce international. "12 et 15% du trafic mondial emprunte cette route maritime, ainsi que 30 à 35% des porte-conteneurs", a souligné le commissaire européen.

Environ 20.000 navires transitent chaque année par le canal de Suez, porte d’entrée et de sortie des navires traversant cette zone qui relie l’Asie à l’Europe.

Pour autant, a-t-il ajouté, les attaques des rebelles houthis depuis le Yémen n’ont pas encore eu d’impact sur les prix des marchandises, même si le prix de leur transport a augmenté.

"L’impact économique plus global sur les prix à la consommation dépendra beaucoup de la durée de cette crise", a-t-il toutefois averti.

La Commission européenne doit réviser le mois prochain ses prévisions économiques, et l’impact de la situation en mer Rouge sera pris en compte, a encore souligné M. Dombrovskis.

Ces dernières semaines, les rebelles yéménites, proches de l’Iran, ont multiplié les attaques près du détroit stratégique de Bab al-Mandeb, qui sépare la péninsule Arabique de l’Afrique.

Ces attaques ont incité les États-Unis à mettre en place une force multinationale de protection maritime en mer Rouge, baptisée "Prosperity Guardian" (Gardien de la prospérité).

Les Européens étudient de leur côté la mise en place d’une mission de protection des navires marchands en mer Rouge. Les ministres des Affaires étrangères de l’UE en ont discuté lundi, lors d’une réunion à Bruxelles, et une décision pourrait être annoncée avant leur prochaine réunion, le 19 février. Plusieurs pays, dont l’Italie, la France et la Belgique, ont indiqué leur intention d’y participer.

Marie de La Roche Saint-André, avec AFP