Les crises se succèdent dans notre pays, font leur effet, et causent des incidences négatives dangereuses auxquelles nous nous habituons et nous nous adaptons vite, et puis nous essayons comme individus et petits groupes de se lever de nos cercueils, s’inspirant du pauvre phénix, qui – je pense – en a marre de nous puisqu’il est épuisé à cause de nous, comme si je l’entends crier en désespoir: " Oh Libanaises et Libanais, ça suffit, arrêtez-vous, allez-y, regardez vers l’avenir, reconnaissez vos lendemains, planifiez, anticipez, unissez-vous, n’attendez pas la calamité et la crise pour vous dépêcher à faire quelque chose d’instantané, de branlant, de faible, en comptant sur moi pour vous faire sortir de vos cendres sous lequels vous vous êtes enterrés à cause de votre inconscience, division et de l’absence de vision, en plus de nombreuses autres raisons…

Ca suffit, ce peuple, laissez-moi vivre en paix flottant dans l’espace de liberté, je suis fatigué des cendres…

Excuse- nous, pauvre oiseau, nous t’avons fait tellement de tort… … Si beaucoup ne veulent pas entendre votre appel au secours, et ils ont fait la sourde oreille face à votre douleur et à celle de la patrie et de ses générations, et à la souffrance de l’histoire et au souci de l’avenir,

Cependant, nous t’avons entendu et avons saisi tes paroles…

Oui, nous sommes dans nos universités, et en ce moment particulier, où nous faisons toujours face à une crise, non plus à plusieurs, et elles nous ont influencé très durement, avec d’autres institutions et d’autres secteurs, parce que nous ne les avons pas anticipées, et nous avons appris une leçon portant plusieurs titres, et elle a répondu à un certain nombre de questions, notamment:

•           Si, dans toutes les universités libanaises, nous n’avions pas senti la survenance d’une possible crise nationale majeure qui affecterait tout le monde, alors que nous nous considérons élitistes, qui l’aurait saisi à l’avance?

•           Quel est le rôle historique et national prépondérant joué par les universités libanaises dans ces et telles crises?

•           Ce qui s’est passé et ce qui se produit encore n’était-il pas une raison suffisante pour former une unité universitaire effective et efficace?

•           Et puis, de retour au début, ne voyez-vous pas avec moi, vous qui veillez sur les universités du Liban, qu’elles ont un grand rôle à jouer en temps de crises?

Je crois même qu’elles ont plus d’un rôle en temps de crises, avant et après.

Je crois qu’il est inconstestable qu’elles ont un rôle fondamental et naturel, qui est représenté par la quête constante d’élever le niveau d’éducation et de le solliciter à suivre le rythme de son époque. Nous n’oublions et même nous ne nions pas que ce niveau, dans certains aspects, a été endommagé, et peut-être fortement par les crises au Liban. Et la nuisance à cause de ces crises n’a pas épargné les entités universitaires avec tout ce qu’elles ont, et nous avons peut-être appris une leçon pour le temps à venir.

Ici, il faut se référer à un article à deux clauses intitulées "Etendre la main à l’étranger", une fois pour apporter des accréditations représentant une épée à double tranchant, alors en échange d’être une valeur ajoutée à nos diplômes universitaires libanais, cela nous prive, nous et le Liban, des capacités de leurs titulaires, de leurs compétences et de la possibilité de les investir en tant que ressources humaines dans leur patrie, en raison de la migration de ces ressources, et une fois pour demander un soutien matériel des puissants de l’étranger, des membres de la communauté, et des organismes et forums internationaux… Bien sûr, ils ont été toujours généreux lors de nos crises, et nous attendons encore beaucoup d’eux.

A la suite, et dans le contexte de notre discussion sur le niveau d’éducation, il faut aborder le rôle des universités dans l’anticipation de l’avenir, et chaque niveau requis fait partie de cette catégorie qui anticipe l’avenir et le surveille.

Oui, les universités ont un rôle énormément important à jouer dans la construction de l’avenir, et ce rôle se manifeste dans un certain nombre de tâches requises de chacune de nos universités, même de l’Université nationale libanaise si elle est en mesure de le faire.

La première tâche est d’extraire de ces universités en tant qu’établissements éducatifs possédant des expérences de connaissance ce qu’elles ont au public pendant les crises pour mettre l’accent sur ce qui se passe et clarifier les faits.

La question demeure: Notre université a-t-elle fait cela? Ma réponse est non, à l’exception des interventions traditionnelles timides qui n’étaient pas suffisantes pour former une boîte noire unissant toutes les solutions possibles qui sera utilisée en temps de crises.

Quant à la deuxième tâche, elle consiste à élaborer des plans stratégiques pour les universités ayant un programme qui prend en compte la fonction de servir la communauté dans ses différentes circonstances, et prédit ce que pourrait être le future; considérant les circonstances exceptionnelles telles que les guerres, les révolutions et toutes sortes de crises qui constituent les intrants au système, afin que les universités puissent être les extrants dans le cadre des changements.

Il est vrai que l’Université Notre-Dame de Louaize (NDU), qui a rejoint le Club Universitaire Mondial en obtenant la plus haute accréditation institutionnelle NECHE, a la responsabilité de jouer un rôle pionnier et central dans la refortification et l’activation du pilier de l’enseignement supérieur au Liban, et le rendre l’Université de l’Est et plus encore.

Un rôles des universités est également de soutenir la recherche et ses effets, et d’encourager le développement technologique pour trouver des solutions efficaces à ce qui peut survenir dans les prochains jours. Les universités devraient assurer les connaissances nécessaires en fournissant les informations et l’expertise nécessaires pour faire face aux crises par le biais de leurs programmes éducatifs, et faire la sensibilisation pour faire face aux crises.

Nous ne négligeons pas la nécessité de lancer des programmes éducatifs qui dépendent de l’amélioration des compétences requises dans l’avenir du travail, telles que la pensée analytique, critique et créative, et le développement de tout ce qui relève du titre des compétences de réflexion futures, en vue de développer de nouvelles solutions aux défis futurs.

Compte tenu de ce qui précède, notre université est invitée aujourd’hui, de toute urgence, à s’engager dans une grande tâche, qui est de travailler sur la formation, et l’extraction d’une classe politique plus productive que consommatrice du pouvoir, et je suis très convaincu que nos jeunes étudiants et étudiantes ont la capacité d’être le noyau de cette classe politique différente de la classe actuelle, dont la plupart des éléments ne sont plus valables; obsolètes, ennuyeux, ridicules, superficiels, traînant et ruminant des positions, parlant trop et dont le rendement n’a aucune valeur, vivant en marge de l’histoire, distraits par des croûtes et des miettes, et ils ne se trouvent concernés du tout que l’histoire entre par la porte de l’avenir et de sa construction…

D’ici, je vois que l’un des rôles les plus importants des universités est de solliciter ses étudiants à s’engager pleinement dans la vie politique, car je crois très fermement que les leaders sont faits dans les universités et que c’est à partir d’elles qu’ils vont embarquer… Afin d’atteindre ces buts et objectifs, nous, en tant qu’universités, sommes invités à former nos étudiants à la prise de décision, à leur fournir des compétences de dialogue et à les encourager à mener des activités de leadership à l’intérieur et à l’extérieur du campus universitaire.

Nous sommes également encouragés à développer des programmes d’études couvrant un large éventail de sujets politiques, y compris les théories politiques, l’histoire politique et les relations internationales, afin de renforcer la conscience et la culture politique.

Oui, les universités ont un rôle intellectuel qui pénètre dans les esprits et contribue à influencer, et à renforcer le pouvoir, même indirectement parfois…

Au moment où je considère que la plus grande crise au Liban est celle de la pensée politique profonde chez ceux qui s’occupent de la politique à l’intérieur et de l’extérieur de l’autorité, et alors que je n’ai pas signé ces dernières années un livre précieux qui reflète la pensée de ces politiciens, je me trouve énormément passionné à l’époque du " Symposium libanais " où le pouvoir des penseurs s’est manifesté, et à partir duquel les apparences du mouvement intellectuel et culturel au Liban ont émergé… Où en sommes-nous aujourd’hui ?

Bref, nous espérons qu’à l’avenir, nous verrons nos universités discuter des problèmes qui se posent dans notre société, développer des solutions, proposer des alternatives, recommander ce qui devrait être fait et produire des stratégies améliorant la productivité… Nous espérons pouvoir lancer des projets de motivation pour que nos étudiants écrivent des documents exprimant leur vision politique dans un avenir proche ne ressemblant pas à leur passé.

Père Bechara Khoury

Président de l’Université Notre Dame de Louaizé (NDU)