L’armée israélienne a poursuivi, mercredi, le bombardement de Khan Younès, ville du sud de la bande de Gaza et épicentre des combats avec le mouvement islamiste Hamas, sur fond de discussions en vue d’obtenir une trêve et la libération des otages.

Une délégation du Hamas se trouve, de fait, depuis mardi, au Caire, pour "discuter avec le chef des renseignements égyptiens d’une nouvelle proposition de cessez-le-feu", selon une source proche des pourparlers.

Brett McGurk, conseiller du président américain pour le Moyen-Orient, se trouvait aussi mardi au Caire pour discuter d’une "pause" dans les hostilités et de la libération des otages, selon Washington.

Dans ce contexte, John Kirby, porte-parole de la Maison-Blanche, a fait état de "conversations très sérieuses pour essayer de mettre en place un autre accord sur les otages". Jusqu’à présent, toutefois, le gouvernement du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, s’oppose à tout "cessez-le-feu".

Plus de cent personnes tuées

Sur le terrain, les bombardements israéliens de Gaza se poursuivaient de manière intense. Tôt mercredi, des témoins ont rapporté des tirs d’hélicoptères militaires israéliens autour de Khan Younès où se cachent des responsables du Hamas, selon Israël qui a affirmé, mardi, avoir "encerclé" cette principale ville du sud de la bande de Gaza.

Selon le ministère de la Santé de Gaza, les hôpitaux ont reçu 125 corps de personnes tuées durant la nuit de mardi, le Hamas évoquant, de son côté, "plus de 200 morts".

Selon un nouveau bilan du ministère gazaoui de la Santé, le bilan des morts depuis le début de la guerre s’élève à 25.700 personnes, en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents.

Par ailleurs, le Hamas a accusé, mercredi, Israël de vouloir déplacer de force "des dizaines de milliers de personnes" de Khan Younès à Rafah, à la frontière avec l’Égypte. Toutefois, cette zone n’est pas épargnée. Des hommes et des femmes se sont recueillis, mercredi, devant des dépouilles de proches tués dans des bombardements, déposées à même le sol devant une morgue, selon un journaliste de l’AFP.

Ces accusations surviennent au lendemain d’une déclaration de l’ONU qui avait fait état, mardi, d’un nouvel ordre d’évacuation diffusé par l’armée israélienne touchant plusieurs secteurs de Khan Younès, où se trouvent "88.000 habitants et environ 425.000 personnes déplacées" par la guerre.

Enfin, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déploré, mercredi, une situation "catastrophique et indescriptible" dans les hôpitaux de Khan Younès. Le Croissant-Rouge palestinien a fait état de frappes intenses autour de l’hôpital Al-Amal, une des zones appelées à être évacuées.

Maria Chami, avec AFP