Le chef de l’État français est arrivé à Jaipur ce jeudi 25 janvier pour une visite d’État, l’occasion d’"approfondir les relations diplomatiques et économiques franco-indiennes".

Le président français, Emmanuel Macron, a débuté jeudi, en Inde, une visite d’État de deux jours, empreinte de faste et emblématique du partenariat stratégique développé par les deux pays.

Accueilli sur tapis rouge avec une parade d’éléphants, M. Macron a atterri en début d’après-midi à l’aéroport de Jaipur, capitale régionale de l’État du Rajasthan, à 200 kilomètres au sud de New Delhi, a constaté un photographe de l’AFP.

Il sera reçu dans la soirée par le Premier ministre indien, Narendra Modi, pour un banquet d’État dans un palais de maharaja du dix-neuvième siècle.

M. Macron est l’invité d’honneur de M. Modi pour la fête de la Constitution indienne, entrée en vigueur le 26 janvier 1950, deux ans après l’indépendance. Le Premier ministre indien avait été l’invité d’honneur lors du défilé militaire du 14 juillet à Paris.

"Ce déplacement va permettre de consolider et d’approfondir les relations diplomatiques et économiques franco-indiennes et de resserrer les liens entre les sociétés civiles", s’est félicité la présidence française.

Trente mille étudiants indiens

Le président est arrivé jeudi à 15h (9h GMT) à Jaipur, dans le "pays des rois", célèbre pour ses maharajas et ses palais.

Il est monté jusqu’au fort d’Amber, qui domine Jaipur, où l’attendait une cérémonie haute en couleur, avec des éléphants arborant des parures dorées aux motifs colorés et des danseurs traditionnels, au son de cuivres et de percussions. Il a été accueilli par la princesse Diya Kumari, vice-ministre en chef du Rajasthan.

Portant un collier de fleurs, Emmanuel Macron, a été acclamé par des élèves et étudiants enthousiastes, agitant des drapeaux des deux pays.

"On veut 30.000 étudiants (indiens) pour 2030, donc il faut y aller. On veut avoir plus d’étudiants indiens en France", a-t-il dit en passant devant la presse.

Narendra Modi lui a réservé une parade en voiture à travers Jaipur, suivie d’un dîner en tête-à-tête dans une ancienne résidence royale transformée en palace.

Symbole de la coopération bilatérale dans le domaine spatial, des satellites aux vols habités, les deux dirigeants, accompagnés de l’astronaute français Thomas Pesquet, visiteront aussi un observatoire astronomique du dix-huitième siècle.

Vendredi matin, ils assisteront ensemble à la grande parade militaire de New Delhi, au son de 21 coups de canons. Emmanuel Macron rejoindra au préalable la tribune d’honneur à bord d’un fiacre.

Un contingent de 150 légionnaires ainsi que deux chasseurs Rafale et un avion ravitailleur français seront aussi à l’honneur, entre régiments de chars indiens et cavalerie à dos de chameau.

L’Ukraine et Gaza au cœur des discussions

Au-delà du faste, les crises internationales, de l’Ukraine à Gaza, seront au cœur des discussions. L’Inde, alliée de longue date de la Russie, son premier fournisseur d’armements, refuse de condamner son offensive en Ukraine.

La France espère accroître sa coopération dans l’industrie militaire avec l’Inde – qui lui a acheté 36 Rafale et est en négociation pour en acquérir 26 autres – et lui vendre six réacteurs nucléaires EPR. Aucune annonce majeure n’est toutefois attendue durant la visite.

Le président Macron est accompagné des ministres des Armées, Sébastien Lecornu, de la Culture, Rachida Dati, des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, et d’une quinzaine de chefs d’entreprise, dont les PDG d’EDF, Dassault Aviation, Naval Group et Cap Gemini.

Les ONG, qui dénoncent des dérives autoritaires en Inde et la répression des minorités religieuses, ont exhorté M. Macron à soulever la question durant ses entretiens.

Avec AFP