Bagdad et Washington ont entamé les discussions concernant l’avenir de la coalition internationale en Irak, samedi 27 janvier. Cette initiative intervient dans un contexte régional explosif, les bases de la coalition étant régulièrement prises pour cible par des groupes armés pro-Iran.

L’Irak et les États-Unis ont tenu samedi un " premier round " de discussions sur l’avenir de la coalition internationale antijihadiste, Bagdad espérant une " réduction progressive " des soldats étrangers sur son territoire jusqu’à " mettre fin " à leur mission.

Les services de Mohamed Chia al-Soudani ont publié une photo montrant le chef du gouvernement en réunion avec des hauts gradés des forces de sécurité irakiennes et des militaires de la coalition assemblée en 2014 par Washington pour lutter contre le groupe jihadiste Daech.

Le Premier ministre a parrainé " le lancement du premier round du dialogue bilatéral entre l’Irak et les États-Unis pour mettre fin à la mission de la coalition internationale en Irak ", selon un communiqué de son bureau.

Washington avait confirmé le lancement de " groupes de travail d’experts composés de professionnels militaires et de la défense ", dans le cadre d’une " commission militaire suprême " dont la création a été actée avec Bagdad cet été.

Ces trois groupes étudieront " le niveau de menace posé par Daech ", " les impératifs opérationnels " et enfin " le renforcement des capacités des forces de sécurité irakiennes ", ont indiqué samedi dans un communiqué les services du Premier ministre.

" Suite à cet examen, un calendrier précis sera formulé pour mettre fin à la mission militaire de la coalition, et assurer une transition vers des relations bilatérales en matière de sécurité entre l’Irak, les États-Unis, et les pays partenaires de la coalition ", selon le texte.

Bagdad avait déjà évoqué " une réduction progressive " du nombre de conseillers de la coalition.

" Futurs ajustements "

La coalition a confirmé samedi la tenue de ces premières discussions, dans un communiqué qui assure que le processus actuel vise à " évaluer les progrès de la mission première de la coalition pour défaire Daech ", mais aussi " discuter des futurs ajustements à la mission et à la présence de la coalition en Irak. "

" La commission militaire suprême travaillera à établir les conditions nécessaires à la transition de la mission en Irak ", lit-on dans le communiqué.

Jeudi la porte-parole adjointe du ministère américain de la Défense, Sabrina Singh, avait indiqué que la taille des effectifs militaires américains en Irak ferait " certainement partie des discussions à mesure que les choses progressent ".

L’initiative intervient dans un contexte régional explosif. Depuis la mi-octobre, plus de 150 frappes de drones ou tirs de roquettes ont visé les soldats américains et ceux de la coalition, en Irak et en Syrie, répercussion directe de la guerre à Gaza entre Israël, allié de Washington, et le Hamas, soutenu par Téhéran.

La plupart de ces attaques ont été revendiquées par la " Résistance islamique en Irak ", nébuleuse de combattants issus des groupes armés pro-Iran. Vendredi, ce groupe s’est engagé à poursuivre ses attaques.

Les États-Unis déploient environ 2.500 soldats en Irak et près de 900 en Syrie voisine au sein de la coalition internationale qui comprend également des soldats français, britanniques ou encore espagnols.

Avec AFP