L’armée ukrainienne fait face à un regain de tensions à l’est du pays où des " combats acharnés " déchirent Avdiïvka, après une intensification des assauts russes. 

L’Ukraine risque de devoir abandonner cette cité, aujourd’hui largement détruite, confrontée à un manque de moyens croissant, l’aide militaire américaine étant bloquée, alors que la Russie, qui a plus d’hommes et de munitions, peut espérer une conquête, à quelques jours du deuxième anniversaire du début de l’invasion le 24 février.

Selon Kiev, l’armée russe multiplie les vagues d’assaut, malgré des pertes humaines très importantes depuis octobre, une situation rappelant la bataille de Bakhmout, que Moscou a conquise en mai 2023 après 10 mois de combats au prix de dizaines de milliers de morts ou de blessés.

" La situation est critique. L’ennemi continue de faire pression ", a déclaré vendredi à la télévision le porte-parole de la 3e brigade d’assaut Oleksandre Borodine, une unité ukrainienne envoyée ces derniers jours en renfort pour défendre la ville, et qui avait déjà combattu à Bakhmout.

" Des combats acharnés ont lieu dans la ville ", a déclaré de son côté Oleksandre Tarnavskiy, un haut commandant ukrainien responsable des forces dans l’est du pays, sur les réseaux sociaux.

La veille, le président ukrainien Volodymyr Zelensky avait promis de faire " tout ce qui est possible " pour sauver ses troupes à la peine sur le front oriental, en particulier à Avdiïvka, épicentre des combats depuis octobre.

Les forces ukrainiennes sont également en train d’y établir de nouvelles positions défensives, en cas de retrait.

Après l’échec de la grande contre-offensive estivale de l’Ukraine, ce sont les Russes qui sont passés à l’assaut, face à une armée ukrainienne qui peine à regarnir ses rangs et en manque de munitions.

Cette cité a une valeur symbolique importante. Elle était brièvement tombée en juillet 2014 aux mains de séparatistes pilotés par Moscou, avant de revenir sous contrôle ukrainien et de le rester malgré l’invasion du 24 février 2022 et sa proximité avec Donetsk, bastion des partisans de la Russie depuis 10 ans.

Elle est aujourd’hui en grande partie détruite, mais quelque 900 civils y demeurent selon les autorités locales. Moscou espère que sa capture rendra plus difficile les bombardements ukrainiens visant Donetsk.