Des dirigeants de plusieurs pays se sont réunis à Paris ce mardi pour discuter d’une trêve à Gaza qui devrait durer jusqu’à la fin du Ramadan. Les conditions de cette trêve demeurent toutefois floues.

Les négociations s’intensifient en vue d’une nouvelle trêve entre le mouvement islamiste palestinien Hamas et Israël, en guerre dans la bande de Gaza, que Washington espère voir conclue la semaine prochaine.

Mais à deux semaines du début du mois saint musulman du Ramadan, régulièrement cité comme une date butoir, les conditions de cette trêve restaient floues mardi, après une rencontre à Paris entre Américains, Qataris, Égyptiens et Israéliens, et des négociations indirectes entre représentants du Hamas et Israéliens en Égypte et au Qatar ces derniers jours.

Durée de la trêve

Lundi, le président américain Joe Biden a déclaré à la presse qu’un accord durerait "en principe" toute la durée du Ramadan, qui doit s’achever vers le 9 avril, en espérant qu’un accord de cessez-le-feu soit conclu d’ici le début de la semaine prochaine.

Le gouvernement du Qatar, où se trouve le bureau politique du Hamas, a déclaré espérer, sans être "nécessairement optimiste" un accord avant le Ramadan.

Lors des négociations de Paris, une durée de trêve de 42 jours a été proposée, selon une source proche du Hamas citée par l’AFP. Le mouvement palestinien souhaiterait pouvoir en négocier des prolongements ou des renouvellements, d’après la même source.

En février, selon différents médias, Israël avait refusé une proposition de trêve de quatre mois et demi formulée par le Hamas.
Selon Joe Biden, les Israéliens seraient d’accord pour "ne pas engager d’opérations durant le Ramadan".

Selon une source proche du Hamas, les forces israéliennes pourraient "se retirer des villes et autre zones peuplées" et permettre aux Gazaouis, à l’exception des hommes de 18 à 50 ans, de retourner chez eux, notamment dans le nord de Gaza.

Nombre de personnes libérées

Quelque 250 personnes ont été capturées par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre, et conduites à Gaza. La première trêve, conclue en novembre, avait permis la libération de plus de 100 otages, dont 80 Israéliens, en échange de celle de quelque 240 Palestiniens emprisonnés en Israël. Il reste aujourd’hui quelque 130 otages à Gaza, dont 31 seraient morts, selon l’État hébreu.

Selon une source au sein du Hamas, celui-ci propose de libérer un otage par jour – soit 42 personnes, des femmes, des mineurs et des personnes âgées malades – en échange de 10 prisonniers palestiniens.

Selon des sources proches des négociations citées par le New York Times, Israël aurait accepté de libérer 15 prisonniers palestiniens condamnés pour des faits de "terrorisme grave" en échange de la libération de cinq soldates israéliennes otages à Gaza.

Aide humanitaire à Gaza

La pression internationale en faveur d’une trêve s’est accentuée ces dernières semaines à mesure que l’ONU et les ONG tiraient la sonnette d’alarme face à la situation humanitaire désastreuse (manque de soins, d’eau, risques de famine…) à Gaza après plus de quatre mois de conflit. Mais aussi face à l’intention affichée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou de lancer rapidement une offensive terrestre sur Rafah, à l’extrême sud de la bande de Gaza, où s’entassent près d’un million et demi de personnes, à 80% des déplacés.

Le Hamas souhaite voir augmenter à 400 ou 500 le nombre de camions d’aide humanitaires entrant chaque jour dans la bande de Gaza, selon une source proche du mouvement. D’après Amnesty International, une centaine de camions entrent actuellement chaque jour à Gaza.

Le Hamas souhaite également voir facilité l’accès aux soins, à l’eau et au pain, et réclame des livraisons de carburant pour faire tourner les générateurs des hôpitaux et boulangeries, selon une source proche du mouvement.

Avant le 7 octobre, quelque 500 camions chargés de biens, notamment de carburant, arrivaient chaque jour dans la bande de Gaza, selon l’ONU.

Selon une source proche des négociations citée par le quotidien palestinien al-Ayyam, Israël a accepté la demande du Hamas de faire entrer des "équipements", dont du matériel pour déblayer les décombres.

La chaîne israélienne Channel 12 a elle rapporté que le directeur du Mossad (renseignement israélien), David Barnea, a affirmé devant le cabinet de guerre que les négociations pour une trêve pourraient échouer si Israël n’augmentait pas le volume d’aide humanitaire entrant à Gaza.

Chloe Rouveyrolles-Bazire / AFP